Les Nouvelles

Au jour le jour, ou presque...mea culpa pour les fautes d'orthographe, j'ai du mal à les repérer à l'écran...

août - septembre - octobre - novembre - décembre

 

Décembre
2 décembre: politesse

La plupart des coréens sont adorables, toujours gentils, polis, courtois (sauf dans le métro) mais des fois, c'est génant! Je déjeunais aujourd'hui avec une copine de ma copine Jungyeon (coucou Jungyeon!) que j'avais aidée à préparer sa soutenance de thèse en français. Pour me remercier, elle a voulu m'inviter à déjeuner et m'accompagner quelque part. Rendez-vous pris pour ce midi où elle est venue me chercher en me remerciant d'avoir accepté son invitation et en s'excusant d'être venue avec sa fille qui babillait à l'arrière de la voiture. Elle m'avait préparée un sac de cadeaux qu'elle m'a offert en s'excusant de la médiocrité du présent: un cousin coloré avec une housse dans d'autres coloris. Je me demandais pourquoi le coussin dégageait une telle odeur, jusqu'à ce que je trouve...un camembert fait à coeur! Qui a passé 3 mois en Asie sait le bonheur que provoque la vue de cette petite boîte ronde en bois au fumet redoutable. Egalement dans le sac, quelques babioles de Noël très sympas. On est ensuite allé dans un super resto où on a eu un banquet traditionnel, excellent, un défilé de couleurs et de saveurs, du poisson cru, des moules géantes, les 9 trésors, des salades variées, des ragoûts,etc., un vrai festin, puis on est allé faire quelques pas à Insadong où je voulais acheter quelques cadeaux avant mon départ. Mais ma compagne n'a eu de cesse de s'excuser de son mauvais français -très bon par ailleurs-, du fait qu'elle n'avait pas pu venir sans sa fille, du restaurant, etc. Je suis toujours un peu désemparée face à ce genre de situation où on ne sait pas quoi faire pour mettre les gens à l'aise. C'est dommage, car la journée a été très sympa. A Insadong, j'ai pu, grâce à ma traductrice, me faire enfin un sceau avec mon nom en coréen Mali Changaoua. Et surtout elle m'a fait découvrir le quartier des moines bouddhistes. Toute une rue d'articles pour les moines, des tambours, des petits chaussons, des lampions en lotus, etc.On peut acheter son bouddha d'or, ses bougies, etc. J'ai beaucoup aimé les petits papiers-prières à acheter et à porter sur son coeur quand on a besoin. Prière-calligraphie en chinois: pour réussir aux examens, contre les accidents de voiture, contre la maladie...A côté des bazars, de très beaux magasins design proposent de somptueux habits de moines. Ma stupéfaction devant ces objets a été remarquée, mon accompagnatrice m'a expliqué que beaucoup de coréens sont aussi choqués par le train de vie de certains moines. Les temples sont très riches et il y aurait des moines plus attirés par cette richesse que par la perspective d'une vie spirituelle. On les accuse de manger viandes et poissons, alors qu'ils devraient être végétariens. Ils s'achètent de très beaux vêtements qui, bien que gris, peuvent ressembler à du Gaultier: pans déchirés recousus, vestes asymétriques, matelassage artistique. C'est hors de prix et assez peu adapté à la vie monastique...On a longé le Tapgol, ce parc du troisième âge où je m'étais si souvent arrêtée. La réalité est moins gaie qu'il n'y parait: en fait, je découvre que les personnes sont là car c'est le lieu où l'on distribue des repas à ceux qui sont sans ressource. Il n'y a que des personnes agées: sans retraite, ceux qui n'ont pas de famille se retrouvent à la rue, sans aucune aide. A quelques pas de là, les moines hésitent entre le bonnet fourré ou celui avec des poils sur les côtés...

Novembre
30 novembre: ondol

Lors de l'après-midi Thanksgiving, mon voisin m'a montré comment mettre en route mon ondol. Le ondol est le chauffage par le sol qu'on trouve dans toutes les maisons coréennes. Puisqu'on enlève ses chaussures dans l'entrée, une fois dans la maison, on vit à même le sol. On mange sur des tables basses, sans forcémenent de cousins, on s'allonge par terre devant la télé et quand arrive l'heure du coucher, on y déplie les yo. C'est donc très agréable d'avoir un sol tiède. Le problème, c'est que je n'ai pas de thermostat. J'ai donc tourné la manette et je me suis réveillée après une nuit peuplé de rêves hawaïens dans une étuve. Il faisait plus de 30° et surtout: ça brûle les pieds. Et il est bien difficile de mettre ses pieds à l'abri du sol... Donc je marchais comment un chat dans une flaque et surtout je passais de mon appart sauna aux rues sibériennes. Mais, ça y est, c'est réglé, j'ai tout arrêté! Sinon, la fin du semestre approche pour les étudiants, je leur ai donné les sujets d'examen. Ce qui explique peut-être leurs petites attentions à mon égard, on m'offre des gateaux, des boissons à la pause...Rien à voir cependant avec les cadeaux qu'ils peuvent faire le 15 mai. Une collègue me racontait qu'à ses débuts en Corée, elle avait ouvert devant toute sa classe le cadeau qu'ils lui avaient fait et s'était retrouvée....avec des sous-vêtements dans les mains. On peut donc offrir sans problème des slips, des caleçons ou des soutien-gorges à ses professeurs! J'imagine la tête des professeurs de Paris IV si on leur faisait ce genre de présent...

28 novembre: Neige!

Premiers flocons et premiers toits blancs...mais sous le soleil il y a quelques jours. Ca sent Noël et pourtant pas de Noël ici, la prochaine grande fête sera celle du Nouvel An, fin février. J'ai quand même croisé un sapin de Noël dans le métro mais il n'avait pas l'air trop dangereux. Aujourd'hui, les anglophones de mon étage célébraient Thanksgiving dans le couloir. Déjeuner sympa autour de trois pauvres dindes qui provenaient...de la base militaire de Yongsan. Même si j'ai pas mangé les oiseaux, mon premier essai de nourriture militaire est plutôt concluant. Purée de patates, tarte à la citrouille, tourte aux pommes, miam, ça ne se refuse pas entre deux tigae épicés ! L'occasion d'apprendre que Thanksgiving s'appelle l'action de grâce en québécois. Quand on m'a invitée, j'ai failli refuser: j'imaginais une prière commune dans le couloir: "merci Jésus de m'avoir donné un poste à Oedae, etc." Hier concert à l'occasion du 13ème concours nationale de la chanson francophone. J'avais un peu hésité à y aller, craignant l'ambiance kermesse, mais une après-midi sympa avec des moments très émouvants et des morceaux d'anthologies. A mon arrivée, un boys'band en débardeurs, les gagnants de l'an passé, chorégraphiaient les rois du monde,extrait d'une comédie musicale (Notre Dame de Paris????). Superbe salle de concert pour l'occasion et pas mal de monde, quelques membres de l'Ambassade et les représentants des Alliance Française, Lycée français et autres institutions au milieu des parents et supporters fanatiques. Des demi-finales avaient eu lieu à Séoul et Busan et nous n'avons donc vu que les finalistes, une douzaine de filles uniquement. Grand décalage entre les collégiennes/lycéennes, dans leurs uniformes un peu scout, jupes sous le genoux et cravate et les étudiante, habillées pour l'occasion. J'adore le public coréen qui démarre au quart de tour, hurle, applaudit, participe, sans gêne aucune: pas besoin ici de chauffer les salles! Version rock de Tout envoyer en l'air,un paquet de Lara Fabian larmoyantes et quelques belles surprises dont un super Sous aucun prétexte en duo par deux collégiennes un peu gênées mais drôles comme tout et qui ont fini à la deuxième place. La seconde partie, assurée par des groupes universitaires était inégale, mais l'intervention d'un groupe de militaire restera l'un de mes plus beaux fou-rires coréeens. Les cadets de l'Ecole Navale, en grande tenue, se frottaient à Comme d'habitude et Sous aucun prétexte (de nouveau) . Ca a commencé super sérieux, clairon et salut militaire. Ils ne parlaient pas très bien français "Ja ma lave et ja t'vésicule" ou "ma main caresse tes chevaux" et surtout bougaient...comme des militaires sur une chorégraphie de boys'band du coup c'était vraiment drôle, genre YMCA en grande pompe avec reprise à la trompette. Mais le second morceau, dont le comique avait l'air assumé, était tordant. On a tout eu: porteur de pancarte qui traverse la scène en courant "Ne faîtes pas pleurer les femmes!", roses enrubanées offertes dans le public et fausse neige en forme de coeur. Après remise des lots par les partenaires, un buffet à la coréenne, les gens se ruent sur les suhis et les gimpab et détalent la dernière bouchée avalée. Mais il y avait du vin, donc les français ont trainé un peu. L'occasion de voir que la communauté française n'est pas bien grande...Beaucoup de boulot pour préparer les exams et la fin de mon séjour...

23 novembre: Sibérie

Ca y est, l'hiver est arrivé sur Séoul. Donc, il fait toujousr aussi beau -soleil radieux- mais il fait FROID. L'Université a des techniques de chauffage assez intéressantes pour faire des économies pour payer les beaux arbres qu'ils sont en train de planter tout autour du campus. Le matin, le chauffage est mis au plus fort, on frôle les 35° en cours, les étudiants qui curieusement gardent leur manteau s'endorment pour de bon et de toute façon, on a pas soi-même assez d'énergie pour les réveiller. Puis le chauffage est coupé et la journée est comme une descente dans les enfers glacés de la Sibérie. Donc je fais cours avec mes gants à des étudiants qui n'osent pas ouvrir la bouche de peur que leur langue gèle...Intéressant, mais tout le monde finit par tomber malade!

Alors je bosse à la maison en buvant du thé au gingembre sucré au miel Carrefour en croisant les doigts pour éviter l'angine. Le semestre touche à sa fin maintenant, je suis en train de préparer les sujets d'examen et le départ. Dans 20 jours, je serai en France, tout aura passé bien vite. J'ai vu si peu de la Corée que je suis un peu frustrée de rentrer si tôt. En même temps, depuis quelques jours, une petite nostalgie gastronomique se fait lancinante. Un colloque qui rassemblait des profs de français coréens présentait samedi deux confs sur la gastronomie française et pour la première fois, j'ai craqué. Au lieu d'aller au restau, je me suis fait des patates sautées et de la compote de pommes...Et puis, les programmes de ciné me font de l'oeil, beaucoup de films à voir à mon retour. Allez, je vais vous préparer quelques pages sur Jejudo, un autre paradis terrestre...

18 novembre: TROP

Trop de nouvelles à mettre sur ce site, trop de choses à raconter. Mais finalement, malgré nos tentatives mutuelles (proposition de prise d'otage contre rançon de ma part et loupage magistral d'avion de sa part), Camille est rentré en France après 3 bonnes semaines de ballades. Plaisir de partager mes découvertes et de faire découvrir, plaisir de retrouver dans les yeux d'un autre mes étonnements du début alors que chaque jour me rend la Corée plus familière. Plaisir aussi de voir d'autres reliefs, des choses qui m'étaient cachées, le regard de chacun est différent. La Corée dont je parle sur ce site, c'est MA Corée, sentiment également ressenti à la lecture d'un petit mot du forum qui évoquait mon point de vue de "fille". Je ne fais que découper quelques pans très subjectifs de la réalité qui m'entoure. Des éléments essentiels de ma vie coréenne sont inconnus à certains de mes compatriotes et inversement, des choses m'échappent sans cesse. Je regarde, fascinée, évoluer les ajumas autour de moi et je n'avais jamais vu le phénomène des joueurs de Starcaft ( cliquer ici pour plus d'infos)...Mais après une longue pause, je me remets aux mises à jour subjectives donc. Là, je viens de sacrifier mon dernier pot de sauce tomate, un demi-paquet de pâtes, y'a même des tomates séchées et du fromage dedans, et je me prépare une vraie soirée de nerd à bidouiller du HTML et du JPEG pour rattraper tout mon retard :-)...

8 novembre: Retour

Le typhon Camille sévit toujours sur Séoul, mais voici une acalmie! L'agent secret BaB 7 nous a transmis les inquiétudes de la communauté des internautes, je reviens vous rassurer: tout va bien. L'hiver est arrivé rapidement sur Séoul, deux jours de pluie et retour du grand ciel bleu mais avec des températures bien fraîches. Un vrai temps d'hiver! Depuis le 3 novembre, on a testé pleins de trucs:

  • le club du Hilton
  • les Love-Motels en amoureux
  • Jeonju la ville Choson et ses maisons de thé traditionnelles
  • Daedusan et ses touristes
    le sauna (version hommes... enfin pas pour moi)
  • le Mugunghwa du dimanche soir

Tout d'abord, le club du Hilton de Séoul en compagnie du copain d'un copain, émigré depuis quelques mois qui participe au lancement d'une boîte en Corée. Rassemblement des expats venus chercher les mannequins russes qui viennent trainer leurs jeans taille basse dans une boîte/bar à l'occidentale. Peu de coréens et open bar pour les filles. On y boit des cocktails et des bières internationales avec une communauté internationale avec des discussions internationales. L'ennui et la solitude sont les mêmes dans tous les bars internationaux du monde... Mais ici, comme dans tous les bars de Séoul, c'est "interdit aux mineurs et... aux GI", les soldats américains ne sont pas les bienvenus, on craint les esclandres. On a l'alcool plus joyeux que bagarreur.

Ensuite, les Love Motels, en allant à Jeonju, on en a testé deux qui ont conforté mes premières impressions. Le premier était tout neuf donc très beau. On a pris la chambre spéciale (VIP they say): lit rond, draps et oreillers précieux et salle de bain avec baignoire jacuzzi et douche massante. Chambre immense avec télé gigantesque, une chambre de palace au prix d'un petit hotel. Rien que l'ascenseur vaut le détour: fausses moulures en plastique avec des angelots joufflus et des oiseaux pastels, de mignons petits miroirs dans une lumière rose... D'une loge discrète et sans voir nos visages, la réceptionniste nous tend un kit: deux brosses à dents, un rasoir, une charlotte en plastique et un préservatif (ne pas confondre ces deux derniers). Le deuxième motel était plus vieux (au moins 2 ans...) et ressemblait à un salon futuriste de la fin des 70's. Tout en faux cuir orange, lit rond waterbed chauffant, des chaises design, un pouf en bois à roulette, des miroirs et surtout un étonnant éclairage: lumière rouge ou verte ou encore barre de lumière noire comme dans les boites de nuit. Pour des nuits wizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz!

Weekend à Jeonju donc, une des rares villes où subsiste un quartier traditionnel préservé. Ailleurs, la modernisation a eu raison des maisons de bois et de papier aux toits relevés. Jeonju offre donc de belles ballades dans de minuscules ruelles où l'on se faufile en craignant que les énormes araignées jaunes et noires qui ont fait un plafond de fils ne vous dégringolent sur la tête (Dédicace spéciale Gôelle, on a fait des photos:)). On ose parfois pousser une porte où l'on découvre une maison de thé traditionnelle. On peut y déguster un omija, un thé à la liqueur de magnolia très étonnant. C'est l'essence même du goût: on y retrouve toutes les saveurs. Une gorgée commence par un goût sucré et gras, plein de parfums avant de se métamorphoser en salé et acide, une amertume qui se prolonge. C'est complexe et surprenant mais l'on savoure ce délicieux liquide rose, servi avec des pignons. Une assiette de toekk et une poignée de chataîgnes tendres complètent la dégustation. Comme d'habitude, l'hôtesse est charmante, sourires et courbettes accompagnent le service. Au milieu de la ville, on longe une rivière sauvage, entre les bambous à plumet soyeux et l'eau chantante, ça grouille dans les buissons, un peu de la campagne qui répond aux montagnes qui se dressent à quelques pas. On s'exerce aux jeux traditionnels, le jeu de la bascule et des anneaux à lancer sur un piquet et on flâne avant de savourer un bibimpab, la spécialité de la ville. Moments magiques dans un hyangyyo, un centre d'études confucianiste. Au milieu des gingkos d'or, des batiments sans âge abritent des trésors cachés, des chants et des prières s'échappent de l'un d'entre eux. Aux pieds des ginkos, quelques personnes se pressent de ramasser les fruits au parfum nauséabond mais aux milles vertues. A quelques pas pourtant, c'est le XXIème siècle, des avenues piétonnes offrent à la jeunesse locale les chaînes de vêtements et de restaurants habituelles. On peut y petit-déjeuner d'un excellent café/croissant et y finir la soirée dans un bar américain en mangeant des saucisses allemandes. Tombée de la nuit au temple de Geumsansa dans le parc du Moaksan. Au milieu des ginkos et des érables maintenants pâlis, les batiments colorés attirent les derniers visiteurs. Un édifice à trois étages abrite trois immenses bouddhas d'or. La cloche sonne au crépuscule, juste avant la prière et les vibrations se prolongent dans l'air froid sous les étoiles. Une maison de thé en bois improbable offre un peu de chaleur avant de redescendre dans l'obscurité vers le village touristique maintenant désert. On regagne Jeonju pour profiter d'un sauna. Mon premier sauna toute seule, je dois affronter pas mal de regards curieux, mais au bout d'un moment on s'y fait et on oublie les autres pour s'endormir dans l'eau chaude, au milieu des petites filles qui courent en s'éclaboussant et des femmes qui se frottent consciencieusement. Il paraît que l'ambiance est tout autre chez les hommes, pas de gommage, pas de foule...

Dimanche après-midi au parc de Daedusan, l'occasion de participer au tourisme coréen. Nous arrivons tard, les gens sont en train de redescendre et du coup, il est difficile de monter. Un kilomètre et demi de montées rudes face à une foule pressée et colorée, pressée de regagner les restaurants pour le diner; c'est un véritable torrent humain qui dévale la montagne. Le dimanche dans certains parcs coréens ressemble à des samedis au Forum des Halles. On pousse, on crie, on se presse... La foule est impressionnante. Quelques haltes offrent aux randonneurs des concombres, de l'alcool de riz, des pajeons, des beignets... Au fur et à mesure, la foule se raréfie mais il y a encore pas mal de monde quand on arrive en haut. La montée valait le coup. Le paysage est superbe: des pics rocheux émergent, coiffés d'arbres solitaires qui se tordent, un pont de 50 m se balance au dessus du vide...Derrière, le crépuscule a voilé les montagnes dans des brumes roses et quand enfin nous atteignons le sommet le soleil se couche en laissant un croissant pourpre se noyer dans ces brumes. Nous redescendrons en téléphérique: il fait trop sombre pour descendre parmi les roches, même si, du haut de la cabine, nous apercevrons quelques lucioles: quelques courageux armés de lampes de poche. Retour à Séoul en train, mais mauvaise surprise, on nous a vendu des tickets... sans réservation de place. Donc, c'est 2h debout dans un train bondé avec le petit chariot qui passe toutes les dix minutes pour vendre ses pouples séchés. Un peu dur quand la fatigue est là et qu'il est 22h passé.

Quelques belles rencontres, un coréen qui dans un anglais hésitant se flagelle parce qu'il est petit et qu'il a les yeux bruns alors que Cam est grand et a les yeux bleus. Il insiste: les western people sont bioutifoul and pletty, surtout le premier ministre de la France. Quand on lui suggère Raffarin, lui-même a un doute et nous confirme qu'il parlait de Jacques Chirac, qui est lui aussi bioutifoul and pletty. On arrive quand même à parler du festival de Cannes et de la dynastie Choson. Une autre rencontre étonnante, celle d'un petit moine tout chauve qui nous confie en français qu'il a dû quitter sa famille et ses amis et qu'on a de la chance. Au moment où on allait lui proposer de l'aider à s'échapper du temple, il s'est fait rappeler à l'ordre par une voix venue d'outre-tombe, Bouddha veille-t-il sur les siens?

3 novembre: Nouvelles

Bon, suite au passage d'un typhon parisien sur la Corée, je n'ai pas été en mesure de donner des nouvelles au rythme effréné auquel j'avais habitué les fidèles lecteurs...et certains ne se sont pas privés de me le rappeler ;-)! Tout va bien depuis mercredi dernier. J'ai récupéré un jeune Français et sa cargaison de surprises à l'aéroport. On est vite parti en weekend à Danyang, un endroit tout perdu, choisi un peu au hasard dans les guides. Danyang, celèbre pour ses 8 merveilles, est un peu déconcertant...Sur les 8 merveilles, on en a vu deux. La première était juste en face du motel, sur l'autre rive du lac. Le premier soir et le lendemain matin, on ne l'avait pas remarquée. Aussi, le soir, on était assez perplexe devant les magnifiques cascades qui jaillisaient de la falaise pour se jeter dans le lac. Après 48 heures à Danyang, on peut le dire: il y a quelque chose de louche dans ces cascades naturelles, on ne sait s'il y a un robinet en eau, mais c'est la seule cascade du monde à ne fonctionner qu'aux heures touristiques. L'autre merveille, trois petites montagnes qui sortent du lac, en offrant le fabuleux spectacle d'une estampe, on l'a vue par hasard, en quittant la ville en bus. Mais on a profité de la fin de l'automne coréen, si les feuilles commencent à tomber des arbres, elles gardent de très belles couleurs et la forêt crépite de toutes ces feuilles qui tombent en se frottant les unes aux autres. Le samedi, ballade dans une très grande et très belle grotte où les stalactiques et stalagmites forment d'étranges paysages, des mondes stériles en maquette miniature, on a cheminé dans le boyau étroit et les puits profonds de ce monde de roche et d'eau. Mais là encore, on a repéré des robinets peu naturels...L'occasion aussi de présenter le tourisme à la coréenne: les gens viennent en groupe, traversent les sites au pas de course en s'arrêtant juste pour prendre quelques photos et finissent dans l'un des nombreux boui-boui de l'éternel village touristique. Entre les souvenirs, morceaux de roche et racines des montagnes, des épées en plastique, des trucs qui brillent, des faux chiens en vraie fourrure, des poupées habillées en militaire, un amas d'objets incongrus dans cette montagne. Fin d'après-midi dans la montagne, les groupes redescendent et nous montons dans la lumière rase de fin de journée, les couleurs s'éteignent doucement. Dimanche à Guinsa, un grand temple, assez récent mais très beau. Comme la plupart des temples, il est dans un cadre magnifique. Le long d'un chemin très escarpé, une quarantaine de batiments offrent les peintures colorées. Au milieu des ginkos d'or et des érables rouges, les peintures flamboyent. Il y a foule et le temple est tout bruyant des familles venues pour quelques heures prier ou simplement se promener. Prières devant lesgrands bouddhas d'or, un tout petit garçon imite son père, certaines ajumas enchaînent les prosternations malgré la sueur qui ruisselle sur leur visage. Tout en haut du temple, le fondateur de la secte a droit à sa statue d'or, comme un bouddha. Après avoir profité de l'hospitalité des moines, repas végétarien gratuit, nous montons au sommet de la montagne où un petit jardin très propret permet aux fidèles de se recueillir et de laisser des dons. Les dons ont l'air généreux si l'on considère les travaux d'aggrandissement des batiments et surtout la grosse limousine noire conduite par les moines que nous croiserons à la sortie. Retour en bus jusqu'à Séoul, à côté des enfants qui mangent des chips au poulpe...

Hier, soirée fromages, l'occasion d'offrir aux collègues un peu de camembert faisandé, de munster odorant et autres plaisirs plus gustatifs qu'olfactifs. Arg, cela faisait deux mois que je n'avais pas bu de vin. Le plaisir d'un verre de Bergerac sur une tartine de Brie est jouissif, ma chambre sent l'aiselle briarde et mon frigo a des relents d'haleines normandes mais tout va bien. Il parait que bientôt on pourra fêter le Beaujolais nouveau à l'Alliance Française de Séoul.

J'ai eu beau arborer mon badge anti-Bushi (Bush in korean) aujourd'hui, il semblerait bien qu'il faille aller dormir en se disant que c'est reparti pour 4 ans. Ca doit festoyer sec à Yongsan, la base militaire....:-(

Octobre
26 octobre : Métro

Expédition au centre des permis de conduire, en compagnie de Mina, une de mes étudiantes, qui en profite pour préparer avec moi son exposé de demain. Je découvre pleins de trucs dans le métro grâce à elle et surtout que je me suis conduise comme une malpropre. Il faut faire la queue dans le métro! Ben, je savais pas moi. J'avais bien repéré les pieds bleus sur le sol qui indiquent qu'une porte sera là quand le métro sera dans la station mais j'avais juste trouvé ça rigolo. Depuis qu'on me l'a dit, je confirme: les coréens font une ligne les uns derrière les autres devant chaque porte virtuel, je ne sais pas comment ça a pu m'échapper! Je découvre aussi un ingénieux plan de métro qui permet de calculer le temps de transport entre les stations. Expédition semi-réussie: je n'ai pas mon passeport sur moi donc je serai bonne pour y retourner avec le passeport mais je n'aurai pas besoin d'être accompagnée par un(e) coréen(ne) puisqu'on a fait toutes les démarches. Ma démarche préférée: la visite médicale. Un docteur me reçoit dans un préfabriqué sur le parking avec un marteau à la main. Je pensais qu'il allait tester mes réflexes mais en voyant la taille de mes tibias et de mes bras de singe blanc poilu, il a du avoir peur de tester ces réflexes et m'a demandé de lire le panneau en me mettant des cuillères à soupe sur les yeux. Heureusement quelques caractères non-coréens sur son tableau ophtalmo et comme j'avais aussi réussi à lire le 5 et le 74 de la pancarte pour daltonien, il a validé le test physique et j'ai le droit d'avoir un permis coréen! J'en ai encore profité pour admirer les lieux administratifs, il y a tout ce qu'il faut: des photomatons pour ceux qui ont oublié leurs photos, des distributeurs de boissons chaudes et froides, des journaux pour l'attente, des aquarium pour la zenitude, des parcs à jouer pour les enfants, de la colle et des stylos pour remplir les formulaires et surtout des gentilles dames qui même au service des passports étrangers ne parlent pas un mot d'anglais.

24 octobre : île

Weekend tranquille. Samedi, j'ai fait des infidélités aux montagnes pour aller humer l'air marin. Séoul est à 1 heure de la mer et des îles de la Mer Jaune. Profitant du fait que tous les coréens sont dans les sommets et délaissent les plages, on est allé se balader vers Ganghwado avec Una et Chris, une amie à elle qui a tout su de notre futur périple en se balladant sur la page d'Una. Une petite parenthèse pour vous parler des pages perso coréennes: nombreux sont les coréens qui ont un blog simplifié, un site où ils donnent des nouvelles et mettent leurs photos. C'est en train de devenir aussi courant que le mail et ça permet de venir prendre des nouvelles de vos copains et de faire un petit coucou. Comme quoi en me lançant dans l'aventure de ce site, je préparais mon intégration....Donc, samedi à Ganghwado, où on est arrivé sans problème si l'on passe sous silence le fait qu'Una a fait tomber sa carte bleue dans le boitier du frein à main. Après intervention d'un speed man armé d'une dévisseuse électrique, on est reparti vers les îles. Etonnnant paysage que toutes ces dizaines d'îles, parfois à peine séparées du continent par un bras de mer à peine plus gros qu'un fleuve. Plages de sable noir, mer d'un bleu pâle sous le soleil, au loin d'autres îles dressent leurs montagnes sombres, tout est bleu et noir...Un ferry nous conduit à Seongmodo au milieu des mouettes à qui les piétons du ferry lancent des gateaux de riz. Les escapades sur les îles sont pour les coréens des safaris gastronomiques. Devant les quelques maisons de l'ile, des empilements de bocaux pleins de crevettes et petits poissons marinés. Dans un petit port, des femmes trient le contenu des chalus, crevettes d'un côté, petits poissons de l'autre, des crabes essayent de s'échapper, parfois croqués par un chien. Le port, au milieu de nulle part, est une barre d'échoppes où chacune expose dans un aquarium les produits encore vivants. Choississez votre poisson et on le découpe sans le tuer sous votre nez. Vous pouvez le croquer frétillant en regardant la mer qui scintille sous l'éternel soleil d'octobre. Une vague nausée pour moi, j'en connais une qui va être végétarienne en rentrant en France. On va déjeuner un peu plus loin, une maison nous offre un salon privé, tout en bois face à la mer, et l'on nous sert crabes et harengs, un énorme banquet avec une dizaines de panchan. Impossible de goûter le crabe cru, tout juste coupé en quatre et qui n'est pourtant pas plus écoeurant que des huîtres...Mais le reste est délicieux, comme toujours et c'est la panse bien pleine devant des assiettes encore pleines qu'on profite de la vue. Ballade sur les plages noires: à droite la montagne et ses couleurs d'automne, à gauche la mer et ses îles. Les silhouettes des pêcheurs sur la digue...La famille attend derrière que les poissons mordent pour s'en saisir et continuer le pique-nique. On continue la ballade jusqu'au temple de Bomunsa, où dans la lumière de fin d'après-midi, ça grimpe ferme entre les arbres pour atteindre les différents batiments et surtout une superbe grotte en haut de la montagne où un immense bouddha gravé dans la pierre contemple le soleil en train de se coucher. Mais, il faut se hâter: le dernier ferry est vers 18h et nous ne serons pas les seules à nous dépêcher: toute l'île semble s'être donné rendez-vous à la même heure. Une heure d'attente pour parcourir à peine 1 km jusqu'au ferry, la nuit est tombée, on achète des bonbons au potiron quand justement la voiture bouge enfin et l'on peut entrer dans le ferry. On se retrouve aux premières loges et...ils ne ferment pas la porte. On est donc la première voiture, face à la porte ouverte sur la mer noire, brrrrr. Je m'endors dans la voiture pour me réveiller dans Séoul. Première fois que je me ballade en voiture dans Séoul de nuit et c'est superbe. Immense ville-lumière, les immeubles défilent de l'autre côté du fleuve entre des batiments et des ponts surréalistes. Les enseignes clament des feux de publicité mais en rentrant par la gare de Séoul, les hommes dorment dans des couloirs, le visage tourné vers le mur, sur quelques cartons. Facettes complexes de ce monde qui laisse à la famille le soin de veiller sur ceux dans le besoin. Ici, il faut payer les soins à l'hopital avant de se faire soigner, même aux urgences, et il n'y a pas de sécurité sociale. Voilà pourquoi la jeunesse coréenne rêve d'investir dans ces grands buildings illuminés: garanties qu'en cas de coup dur, ils auront de quoi faire face....

21 octobre : Livres

Quelques courses dans Séoul hier et passage à l'Ambassade: c'est la première fois que je viens dans une ambassade française à l'étranger. Bocal en verre à toit de palais coréen, on y vante la culture française et on certifie la traduction de mon permis de conduire pour 13 000wons! En plus, il faudra que je revienne dans 5 jours pour la récupérer. Sachant que le permis coréen me sera délivré pour 10 000 et sur le champ, je m'extasie encore devant l'efficacité administrative de mon cher pays. Je profite du centre de Séoul pour aller trainer chez Kyobo, gigantesque librairie, où je suis bien frustrée de voir tous ces livres alors que je ne pourrais sans doute pas en lire un seul. Je vais me consoler au rayon, bien garni, des bouquins en langues étrangères. On y trouve des guides de voyages, des romans, des magazines et des occidentaux désoeuvrés. Je m'offre le Korean Phrasebook que je n'avais pu trouver à Paris et un joli guide de la nourriture coréenne. Rapide passage ensuite à l'Office du tourisme coréen pour glâner quelques docs...Camille arrive dans 4 jours...Puis grosse journée de boulot pour partir l'esprit tranquille en weekend, demain, virée avec Super Una au bord de la mer!

21 octobre : Université

Encore un matin de ciel pur sur Séoul. Je ne me rappelle pas la dernière fois qu'il a plus. Tous les jours, c'est grand bleu, grand frais et grand soleil. Une lumière de montagne quand il fait beau et froid. Ca y est, encore une semaine de boulot terminé. Les environs de l'Université sont étonnement calmes, le soir, les pubs sont désertés: il y a encore des examens jusqu'à vendredi. Les profs étrangers ont eu droit à une sauterie présidentielle. Une film digne d'une bande annonce d'Hollywood vantait les mérites de cette fac qui fête ses 50 ans. Grande musique, voix off virile, actions au ralenti et animation 3D avec le logo, je ne savais pas vraiment jusqu'ici pour qui je travaillais...Ensuite, le président nous a exhortés: Ouédé doit devenir l'une des meilleures universités de Corée. Pour l'instant, elle surfe à la 6ème place mais quelques projets qu'on nous a exposés devraient lui permettre de prétendre à mieux. Enfin, beaucoup de politique et un banquet! Nous n'avons pas eu le droit cette année à un bel hotel comme les années passées puisque l'université offre aux nouveaux profs des cours de coréen. A propos des cours, la classe s'est bien vidée: une petite trentaine le premier cours....4 hier! L'apprentissage est long et laborieux. Mais je commence à pouvoir dire quelques mots.

19 octobre: Love Hotel

Entre deux weekends à me ballader, une petite semaine d'examen. Les étudiants sont bien stressés. Hier, premier exam: quand je suis arrivée dans la salle avec 10 mn d'avance, ils étaient tous là, le stylo prêt, en train de parler nerveusement. Du coup, la semaine est tranquille pour moi. Ce soir, réception organisée par le président de l'Université, officiellement pour nous remercier du travail qu'on fait à "Ouédé" (comme on appelle ici l'université), mais dans les couloirs, on murmure qu'il fait ça ce soir pour éviter que les collègues étrangers ne profitent des examens pour aller faire du tourisme. C'est en effet, pour les profs expatriés, la seule semaine où il est possible d'aller se promener si on rentre à Noël. Le weekend dernier, nouvelle excursion avec Una pour profiter une fois de plus du temps splendide de ce mois d'Octobre. On est retourné pas très loin de notre précédent périple, à Pochon. J'ai encore le loisir de contempler la très grande organisation des randonneurs coréens, si bien équipés et si nombreux (trop!) sur les chemins de rando. Mais nous sommes arrivées en fin d'après-midi, donc la montagne se vidait tranquillement. Belle ballade jusqu'au sommet, malgré un peu de stress car la nuit tombe vite et on ne savait pas trop le temps qu'il nous faudrait pour redescendre. Mais finalement on a galopé le long des crêtes avant de dévaler des lits de rivières, aie les chevilles! On est même arrivées avant un randonneur suréquipé suivi de sa femme exténuée qui nous avait conseillé de nous hâter; Il était tout surpris: on a l'air de rien avec nos jeans et nos pulls. Il ne comprenait pas comment on avait pu arriver avant lui: hé, hé, ce n'est pas le piolet et la veste technique qui font le grimpeur coréen... On ne savait pas trop où dormir, impossible de réserver, tous les hotels sont bondés à cette saison. Una a finit par trouver un hotel "Dynastie", enfin da-i-nasti, et on est retourné à notre spa préféré de Shin Buk. Rando + spa, on était morte de faim et on s'est baffrées dans une taverne de montagne. La cuisine de montagne est délicieuse car elle offre une très grande diversité de plantes et de racines, bien trop chères à Séoul. On a gouté pleins de trucs dont de délicieux todo, des racines comme du ginseng avec piment, huile de sésame et sésame, miam! Et, toujours guidé par l'ordi de bord de la voiture qui n'en finit pas de m'épater, on a rejoint le motel Da-i-nasti. C'est en arrivant qu'on s'est aperçu qu'on avait réservé dans un love hotel! J'en avais entendu parler (et puis j'ai l'hotel Amoure sous mes fenêtres), mais je n'y étais jamais entrée. Un love hotel, c'est l'endroit où vont les petits jeunes ou les moins jeunes qui ne peuvent partager un lit puisque non-marié et c'est aussi l'endroit des couples infidèles. On loue pour quelques heures mais au prix d'une nuit et on peut bien sûr y passer la nuit. Le love hotel se reconnait à une entrée dissimulée par des bandes de tissus qui empêchent de voir les voitures qui y sont garées et puis si c'est rose ou que ça a un nom comme Amoure, il y a de fortes chances pour que ce soit un love hotel. Mais c'est seulement à l'intérieur qu'on peut en être sûr. Lit en satin, lit rond ou en forme de coeur, des préservatifs dans la table de nuit, pleins de parfums et de cosmétiques pour effacer les effluves traitresses...On a bien ri mais en fait la chambre était super. Télé gigantesque, baignoire à bulles énormes, fontaine d'eau chaude et froide, tout beau, tout neuf et pleins de cadeaux (jus d'orange, thé, café, préservatifs donc, brosses, etc.). Et moitié moins cher que la pension de l'autre fois: je suis fan des love hotels. Pour les amants pas assez amoureux, il y a des cassettes érotiques dans le couloir et pour les étrangers qui viennent pour la nuit une assez bonne vidéothèque de films étrangers à l'accueil. On nous a proposé une chambre spéciale, mais je ne sais pas ce qu'il y avait dedans....Par contre, on a trouvé dans la nôtre un kit de cordes! Plus que destiné à des jeux coquins, ça sert apparement à...sortir par la fenêtre. Il y a un énorme crochet au dessus de la fenêtre et le kit contient un truc pour descendre en rappel jusqu'au parking. Sécurité incendie ou échappatoire en cas de mari jaloux ou d'épouse curieuse, on ne saura jamais. D'ailleurs, j'avais appris la semaine dernière que l'infidélité, en Corée, est passible de prison. On m'a raconté deux histoires: la première d'une femme battue dont le mari est infidèle mais qui n'ose pas le dénoncer de peur de se faire lyncher par la famille (pour ceux qui pensent que le combat féministe est obsolète...) et la seconde moins tragique, d'une femme qui avait accusé son mari mais qui ne voulait pas qu'il aille en prison car elle l'aimait quand même. A noter, la prostitution n'est pas en pratique jugée comme de l'infidélité...Enfin! Revenons à notre love hotel! On y a beaucoup ri et super bien dormi et le dimanche matin, on est reparti encore plus au Nord, près de la frontière nord-coréenne. Multiplication des bases militaires et des militaires dans les villages. Les vallées sont beaucoup plus sauvages, quelques villes mais moins de fermes et des montagnes bleues partout. Quand on est arrivé, on a su que c'était bien là! Des cars déversaient par cinquantaines des coréens parés pour le Mont Blanc. La montagne est assez grande pour tous, mais il faut de temps en temps laisser passer des ajumas gantées/casquettées et des ajochis en noir et rouge. Una s'énerve un peu car je suis la nouvelle attraction de la montagne: souvent on me dévisage, juste sous le nez. Un groupe qui pique-nique se tait à notre approche. Je lui propose de danser comme un singe pour qu'on puisse s'offrir des gommages et massages au spa, mais finalement on gagne des clémentines sans rien faire. On est loin de Séoul, je suis bien la seule occidentale dans les environs! La montagne coréenne est très agréable, ça monte régulièrement, les chemins sont bien entretenus et les sommets ne sont pas très hauts (800m pour nous cette fois-ci), super pays pour les randonneurs. La forêt est maintenant en feu, je ramasse pas mal de feuilles qui, du jaune au rouge, déclinent des palettes somptueuses. En arrivant au sommet, la vue est magnifique et on peut apercevoir...la Corée du Nord. En fait, cette montagne n'est ouverte que depuis peu aux civils et c'est un quartier d'observation militaire. Inquiétants, les détecteurs de pollution bactériologique, triste ces montagnes interdites qu'on aperçoit au loin. Les jeunes militaires scrutent la Vallée. On ne reste pas longtemps au sommet: ça sent trop mauvais (enfin pour moi). Le plaisir coréen de la rando est de...manger et surtout de boire au sommet de la montagne. Donc tout le monde monte avec ses tupperware de kimchi et ses bouteilles de soju et on fait un vrai repas quand on est là-haut. Résultats, le sommet est une gigantesque aire de pique-nique qui dégage des fumets aigres de kimchi et de sauce au poisson. Ils sont partout, les baguettes à la main, en train de dévorer de solides déjeuners bien arrosés. Ils ont même envahi la piste d'atterrisage de l'hélico des militaires. On redescend doucement parmis la forêt si calme et si belle que je maudis les coréens qu'on croise ou qu'on laisse passer. Vu le nombre de bouteilles vidées au sommet, ils sont tous rouges et s'égosillent et surtout....ils sentent le soju! Je reviens sur mon affirmation première selon laquelle les coréens avaient la chance de ne rien sentir: le randonneur coréen sent l'alcool au kimchi tourné! Et quand on a les poumons grand ouverts par l'air frais de la montagne, c'est pas le plus agréable. Heureusement le paysage est superbe, on croise des chutes d'eau, des pans de roches vertes, des cascades, des baignoires naturelles où il fait bon s'attarder. Mais après 7 h de rando, on est bien contente de s'attabler une dernière fois devant un repas de montagne, deux adorables serveuses nous gâtent avec des panchan qui rivalisent de fraicheur. On m'apporte même du kimchi non épicé et on nous garnit la table de totorimuk (gelée de gland, supposée excellente pour la santé) et de pajeons aux légumes. Notre petite table est sur une estrade qui permet de manger en tailleur en regardant la montagne. On en profite avant d'aller profiter une dernière fois du Shin Buk spa. Una s'endort dans une des salles de sauna, je roupille dans mon bain massant...il est temps de rentrer à Séoul! Normalement, ce weekend, on continue notre tour des meilleurs spa de Corée mais on va au bord de la mer...

15 octobre: Coréanisation
J'ai réalisé ce soir que je manie enfin les baguettes comme il faut: une baguette immobile et l'autre qu'on bouge de l'index. Le processus de coréanisation serait-il consommé? Il est vrai que je ne m'excuse plus quand on me bouscule, que je commence à aimer les odeng (les gateaux de poisson), que je ne panique plus quand on m'adresse la parole, que je sais Néééééééé pour dire oui et laisse trainer les dernières syllabes de mes phrases suspendues dans l'air. Pourtant la Corée a ceci d'incroyable que chaque jour vous réserve une surprise: quand vous croyez enfin avoir tout compris et découvert, il y a toujours un truc improbable qu'on vous explique ou que vous croiser dans la rue. Aujourd'hui, une ajuma devant l'Université dort en tenant une énorme banderole. Moi qui croyait qu'elle manifestait ou qu'elle recrutait (pas mal de protestants "agressifs" essayent de vous enrôler), j'ai découvert qu'elle venait juste vanter les mérites d'un porridge vendu à côté de la gare. Ajuma affiche à défaut d'homme sandwich, toute endormie sur sa banderole, la bouche ouverte...Aujourd'hui aussi, l'assistant ronflait dans le bureau, souvent dans le métro, votre voisin s'endort sur votre épaule et face à vous, sur la banquette, une brochette de dormeurs sont tous les uns sur les autres. Il parait que dans les compagnies, il y a des salles où faire la sieste. Et tous les services offerts 24h/24 banalisent ces sommeils volés. Au spa, les femmes qui y travaillaient dormaient sur des yo dans un couloir ou un coin de la pièce. Au marché, les vendeurs dorment ou mangent sur leur stand... Je pars demain à nouveau vers la montagne, chasser l'érable rouge.
14 octobre: Lecteurs
Pour fêter la 500ème connection sur le site, un petit toilettage et des nouvelles pages. Ca m'a pris un peu de temps car je m'aperçois que je prend beaucoup de photos. J'ai donc passé une grosse partie de la journée à trier les photos prises depuis mon arrivée. Je vous ai mis mes préférés dans un diaporama. Sinon, ma semaine de cours est terminée et j'ai célébré l'événement en me faisant pour la première fois un diner à la maison. Je déjeune en effet tous les soirs dehors, le plus souvent dans ma cantine où l'ajuma me fait toujours de longs discours quand je lui explique que je ne parle pas encore coréen. Mais comme souvent en Corée, la fidélité est récompensée et je me retrouve en général avec 3 fois plus de panchan que mes voisins de table. Diner à la maison donc, c'est fou comme pâtes et sauce tomate peuvent faire du bien! J'ai en plus pu cuisiner du seitan et des graines germées (miracle!) car un collègue m'a montré un magasin bio. Bizarrement, je m'y suis sentie plus familière que dans n'importe quel autre supermarché vu ici. Ca ressemble à Naturalia: casiers en bois et nourriture hors de prix... La classe, j'ai du lait de chèvre et des petits pains pour le petit déj. Ca change du pain au tapioca qu'on trouve trop régulièrement dans les boulangeries. Nouvelle rigolote, je voulais louer une voiture donc je vais avoir un permis de conduire... coréen: l'Ambassade ne peut délivrer de permis international donc il va falloir qu'on m'en donne un ici. Bientôt on line les aventures de Mali Changaoua au volant!
11 octobre: Spy
Semaine studieuse après cet excellent weekend où j'ai pu découvrir un autre bonheur du spa: le massage. La semaine prochaine est la semaine des examens, préparation des sujets pour les professeurs et stress des étudiants pour qui les notes sont très importantes, ce sont elles, plus que la matière étudiée, qui détermineront leur devenir au moment de l'embauche dans les entreprises. La plupart des professeurs profitent de cette semaine pour s'évader et faire un peu de tourisme, c'est l'occasion de faire un tour au Japon qui est à deux pas d'ici ou en Thaïlande, destination peu couteuse et apparement très agréable. Sinon, je viens de découvrir avec une certaine indrédulité que mes cours sont...filmés. En effet, plusieurs caméras dans chaque salle permettent de surveiller ce qui se passe pendant les cours, ces extraits peuvent même être utilisés lors de projection publique! Ce qui s'est passé samedi dernier pendant la célébration de l'anniversaire du département. Finalement, on m'aurait menti: suis-je en Corée du Nord? En tout cas, je vais vérifier d'un peu plus près mon appartement ce soir...La température baisse mais le temps est toujours incroyablement beau à Séoul, grand ciel bleu sur les montagnes aux couleurs de plus en plus rouges...
8 octobre:seon
Seon pour zen en coréen, me voici de retour d'Haeinsa, temple bouddhiste, où j'ai passé un peu de temps, l'occasion pour moi de découvrir le KTX, la version coréenne du TGV. Du coup, c'est troublant de se retrouver dans ce qui RESSEMBLE à un TGV mais qui n'en est pas un. Même design, mêmes sièges, mêmes uniformes d'hôtesses et surtout même "dingdong" pour faire les annonces. Mais pas de doute, ma voisine est une ajuma, mon sandwich est un gimpab et il y a une télé dans l'allée centrale qui diffuse des micro-chiens. La ligne est ouverte depuis peu donc les coréens sont tout excités quand on leur parle de ce train et au départ de Séoul, grands rubans et opérations commerciales. Je suis donc allée à Daegu (4h en bus, 1H40 en KTX) troisième ville de pays et pas très intéressante, puis bus vers Haeinsa, vous trouverez ici le récit de mes aventures à Haeinsa. Je suis rentrée hier, fatiguée de m'être levée à 3 h du matin mais heureuse de cette ballade mystique dans des montagnes sublimées par l'automne qui met le feu aux forêts coréennes. Aujourd'hui, beaucoup de boulot et remaniement de ce site. Vu le nombre de lecteurs ;-), il faut que j'assure plus souvent la maintenance! Un passage éclair à l'Université où l'on fêtait les 50 ans du département de français. J'étais la seule prof française, les autres accompagnaient les cendres de leur ancien collègue au temple. D'ailleurs, nous n'avons été prévenu que la semaine dernière et par carton d'invitation de cet anniversaire. Il existe, à l'université du moins, une réelle barrière entre les étrangers et les coréens, bureaux séparés, absence totale de réunion, deux mondes parrallèles: les profs français et les profs francophones. Je ne connais même pas ces derniers. Parfois, dans les histoires importantes, on délègue un prof coréen qui vient nous faire part des discussions du département mais c'est bien tout... Passage éclair à l'anniversaire donc, surtout animé par les associations d'étudiants. Un film en coréen qu'elles ont réalisé montre des interviews des profs du département. L'un, enfoncé dans un gros fauteuil de cuir recouvert d'une peau d'ours avec d'énormes fleurs en plastique au premier plan et l'autre que l'on voit vider d'une traite une pinte de bière (1 pinte = 1/2 litre). Brusquement, je repense à La femme est l'avenir de l'homme, un OVNI du cinéma coréen vu avant mon départ qui parlait de profs de fac... Après le film, c'est chansons. Je suis héroïque: j'assiste sans rire à La maladie d'amour, chantée de bon coeur par 4 étudiantes puis une chanson mi-coréenne mi-française où l'on parle de "tous ces petits coeurs d'amour". Sentiment bizarre que cette assemblée de profs et d'étudiants tous réunis autour d'une langue et d'une culture qui est la mienne et que l'on célèbre ainsi...Demain, je termine les modifs du site et je retourne au spa...
6 octobre: Tourisme
Hier, ballade avec la copine d'un des "séminaristes", une française qui enseigne le français comme volontaire dans un lycée privé. On est allé à Icheon, célère pour ses spas et ses potiers. Ca tombait bien: festival international de poterie. On a donc pu admirer les célèbres céladons, ces magnifiques vases d'un beau vert translucide. Pour la petite histoire, la technique a été perdue pendant plus de mille ans. Un homme l'a retrouvé au début du siècle mais les (vilains) japonais ont tout cassé, donc après guerre, il s'y est remis et a été déclaré trésor vivant. Festival sympa, peuplé d'ajumas à casquette et d'écoliers en sortie scolaire, dont une école tout en pyjama jaune. Pratique! Deux occidentales en vadrouille: on a un succès fou quand il y a des enfants: les petites filles font "hello hello" en rigolant et en faisant coucou et les garçons s'essayent à des phrases plus virils, on distingue "beautiful" mais on ne saisit pas grand chose... Une belle journée à s'essayer à la poterie, sensualité de l'argile qui se moule sous les doigts et glisse entre les mains sur le tour. Le festival est assez vide donc on a pu passer à la pratique. Après avoir fait un magnifique vase avec une petite sirène sur le bord, j'ai augmenté mon trousseau avec quelques bols et plats à gimbap. Retour en bus dans cette splendide lumière de fin d'après-midi: l'automne est vraiment splendide en Corée. Grosse journée studieuse aujourd'hui puisque je repars en touriste demain.Je vais essayer un "templestay", une journée avec les moines bouddhistes, plus de nouvelles dans quelques jours... Aujourd'hui aussi, passage dans la salle funéraire dressée à l'Université. Le blanc est la couleur du deuil et autour de la photo du défunt, des couronnes de fleurs blanches, encens et bougie. On signe le livre, on se prosterne devant la photo et on remet une enveloppe avec de l'argent pour aider la famille du défunt à payer l'enterrement.
4 octobre: Arc en ciel

Journée de deuil au département, l'un des professeurs vient de décéder à Paris après une longue maladie. Une salle sera dressée à l'Université pour recevoir tous ceux qui veulent lui rendre un dernier hommage et faire une offrande.

Journée de joie, Maïwen vient de naître. Elle pèse 3,3 kg, mesure 49 cm, a 5 jours et c'est ma première filleule. Alors c'est forcément le plus beau bébé du monde! Sa marraine toute zémue, lui souhaite bienvenue (ça y est, je suis vraiment gâteuse, je parle à la troisième personne) et une longue et heureuse vie avec de beaux voyages, enfin dans quelques temps bien sûr...

2 octobre: Rizière
Rendez-vous avec Una à The Galleria, déterminant britannique, nom italien pour un magasin de luxe qui vend à prix d'or dans un très beau très vide espace des produits qui, parait-il font rêver... Le rez de chaussée est français (Chanel, Dior...) pour les cosmétiques et de grandes femmes aux grands yeux bleus font rêver les petites coréennes aux yeux débridés. C'est Apjugyeon, le quartier chic de Séoul. J'y retrouve Super Una, pour quoi Super Una? Parce qu'Una a une voiture de ministre qu'elle conduit avec des gants blancs en écoutant son ordinateur de bord (voir les photos du weekend). On file hors de Séoul et au bout d'une heure, nous voici au coeur de la montagne. J'ai l'impression d'être dans un nouveau pays! Je ne connaissais de la Corée que la ville aux lumières qui ne s'éteignent jamais, la foule qui grouille dans les rues animées. Nous voici dans des vallées verdoyantes. Tout autour les montagnes vert sombres se perdent jusqu'à l'horizon autour des rizières, le riz est d'or vert, brillant entre les fermes. Ici, se cultivent tout l'or vert vendu sur les marchés de Séoul. Nombreuses aussi les bases militaires, la proximité avec le Nord fait qu'on voit sans cesse ces grands panneaux blancs avec un numéro: le numéro de la base. On croise dans les villages et au bord des routes quelques permissionnaires au bras d'une fiancée. Difficile de croire qu'on est si proche de la capitale. Toujours guidée par le voix féminine de l'ordinateur de bord, on arrive bientôt au bord d'un petit lac aux eaux sombres et tranquilles. On a réservé à la pension Casablanca, (il y a plus incongru comme nom, celle d'à côté s'appelait Beverly Hills...) Une petite pension tranquille, qui donne sur la rivière, les montagnes, le lac. Grand ciel bleu et soleil brillant dans l'air pur: c'est le bonheur! Le proprio très paternel vérifie que nous avons tout ce qu'il faut et nous indique une ballade tranquille dans ses terres au dessus de la pension. Superbe ballade de 3 heures dans la lumière de fin d'après-midi au milieu des arbres qui comment à prendre leurs couleurs automnales. Puis étape 2 de la journée du coréen en weekend: on file au spa. La région regorge de spas et de restaurants de barbecues pour offrir aux séouliens un peu de bon temps. Devant les restos, des rabatteurs à gants blancs font la circulation. Le spa est délicieux après la marche, on se glisse dans des eaux brûlantes ou glaçées entre quelques séances de sauna. Lumière tamisée sur les corps nus, il est 21h, c'est bientôt la fermeture. Ambiance de film, les bains vides scintillent doucement, des femmes se frottent pour un gommage, se savonnent, se coiffent devant les miroirs, la pensée disparaît et le corps se perd dans une langueur douce. Après un restaurant, je m'endors dans la voiture et m'effondre ensuite dans le lit. Nuit profonde, les pouvoirs du spa...
1 octobre: Préparatif

Préparatifs pour un weekend de rando en compagnie de Super Una. J'explore LA rue discount des magasins sportifs de Séoul en quête de matériels. On y trouve de drôles de magasins: Elle Sport, Elle golf, etc. Ici, l'équipement fait le larron, donc on s'équipe en conséquent. Si vous faîtes du vélo, il vous faut au moins la tenue d'Amstrong, cuissard rembourré, lunettes design, maillot coloré... Golf et rando semblent les sports de prédilection, donc les weekends, le métro est plein d'alpinistes en tenue. Il ne manque parfois que le piolet. Cela laisse songeur quand on regarde les pentes douces des montagnes environnantes. Même les chiens sont équipés de sac à dos (voir photo)! Finalement, après m'être fait proposé des dizaines de paires de chaussures pour hommes, je trouve LA paire de chaussures de randonnée pour femmes en 40 et un petit sac à dos pour explorer la montagne...

Septembre
30 septembre :Gueule de bois
Ce que font VRAIMENT les étudiants pendant Chuseok restera un mystère, mais ce matin, ils étaient dans un état lamentable. Pendant la pause, au lieu de sortir les portables et les sandwiches comme ils font d'habitude, ils ont presque tous posé la tête sur leurs bras et se sont...endormis! Une seule journée de travail dans une semaine très calme. 2 heures de cours et me voici en weekend!

29 septembre: HANBOK

Journées tranquilles dans une ville étonnamment calme, je vais me balader à Deoksugung, un de palais de Séoul, beauté du palais réhaussé par les hanboks des femmes. Presque tous les enfants sont en habit traditionnel aujourd'hui. Les petites filles parées comme des princesses courent et jouent dans le parc, lui donnant un peu de l'éclat qu'il devait avoir au temps de la Cour. Quelques femmes portent aussi le hanbok, cette grande robe colorée réhaussé d'un petit boléro. Parfois, une famille entière est habillée, mais si le hanbok est magnifique sur les femmes, les hommes ont l'air vêtu de pyjamas de soie rose et bleue. Comme souvent devant les musées ou les monuments, on peut s'adonner aux jeux traditionnels: toupies, cerceaux de métal, balances "tape-cul" et flèches à lançer. Le lendemain, hier, j'ai visité un autre parc, celui des palais Changgyeonggung et Jongmyo, et j'ai retrouvé mes petits vieux de l'autre jour (devant le parc Jongmyo, si jamais vous venez à Séoul), toujours la même ambiance survoltée, les bras en l'air et se trémoussant. Moins de hanboks et les magasins commencent à ouvrir, on ne perd pas de temps! Je suis retournée traîner à Insadong dans une rue bondée de coréens en congés. Foule qui s'attroupe devant les stands de vêtements, de bijoux et de bonbons. Je tombe sur un stock de vêtements apportés d'Inde et garnis un peu ma garde-robe coréenne avant de m'offrir des beignets à la pâte de haricot rouge et du caramel au gingembre. Le caramel au gingembre est excellent. Le marchand racle au rabot des copeaux à partir d'un énorme masse de caramel qui recouvre la table, il les colle sur un bâton, ça colle aux dents! Je sors de la rue sucrée comme une pomme d'amour. Attroupement au coin de la rue, un sumo en peignoir de soie violet essaye de rentrer dans le taxi. Sous le regard médusé des passants, il finit par se caser à l'arrière, la tête pliée sous le plafond, impressionnant! Le soir, diner de Chuseok avec mes collègues du cours de coréen. Grand débat sur la situation de la femme en Asie et en Afrique. Un prof tanzanien me rétorque que de toute façon, l'homme ne peut pas aider en cuisine car d'une part les femmes ne veulent pas qu'il investisse leur territoire et d'autre part, les autres hommes se moqueraient de ce manque de virilité. Difficile de faire comprendre la notion d'individu et de responsabilité personnelle dans l'évolution de la société. Qu'une femme qui décide d'avorter parce qu'elle attend une fille ou qui élève différement son fils et sa fille forge elle-même ces inégalités et que les hommes ont tout autant de responsabilité. Que les mots tradition ou culture n'excusent pas...Enfin...A voyager, on se met aussi à ré-apprécier son pays pour les libertés et la sécurité qu'il procure...Quand je rentre, encore un peu énervée, la ville a retrouvé ses étudiants soulards, ses magasins ouverts toute la nuit: la trève aura duré à peine plus de 24 heures...

27 septembre: BBQ
Tous les magasins sont en train de fermer et le métro est étonnement vide. Journée tranquille, le président de l'Université a offert aux pauvres étrangers qui n'ont pas de famille coréenne un barbecue pour fêter Chuseok. Malgré les promesses "they'll be plenty of vegetarian and veggan fodd", je passe l'après-midi à manger de la purée de patates avec du houmous, un cubi de vin blanc dans un coin, premier vin depuis la délicieuse bouteille de la veille de mon départ...Ca parle toutes les langues et ça a la banalité des conversations des étrangers expatriés. Ca plaint les pauvres occidentales qui ont épousé des coréens et qui doivent subir la loi de la famille. Ca s'échange les adresses des lieux où l'on peut trouver des aliments pour non-asiatiques. Ca hésite entre rentrer au pays ou rester ici. Je rentre dans la ville qui de plus en plus calme. Le campus est désert. Ce soir, des fusées éclatent dans le ciel, demain, c'est Chuseok!
26 septembre: FOLKLORIQUE

Samedi, visite du Musée du folklore coréen où on a dressé une vraie table de Chuseok pour les ancêtres. Un beau musée qui met en scène, entre autres, les étapes de la vie coréenne (enfant, adolescence, mariage et mort). Ballade à Insadong, la rue pour les touristes et je me perds ensuite un peu dans Séoul. C'est toujours quand on erre sans but qu'on trouve les plus beaux endroits. Je tombe sur un parc surrréaliste: une foule de personnes agées s'éclate! Pas d'autres mots pour décrire ces scènes ahurissantes. Des chanteurs ou des chanteuses, des tambours, un transistor et voilà le parc transformé en boîte de nuit troisième âge. C'est le Balajo des après-midi RATP! Les ajumas lèvent les bras, les petits vieux tapent dans les mains. Il y a foule mais je suis la seule personne de moins de cinquante ans et la seule occidentale. Du coup, je n'ose pas sortir l'appareil au milieu de tous ces danseurs du samedi après-midi. Ca sent le soju et les visages ridés sont tout éclairés. Un peu plus loin, un énorme marché couvert étale ses allées tentaculaires: kilomètres de marchands de hanbok ou de linge de maison et surtout, dans l'artère principale des stands pour grignoter. Je ne sais pas ce qui cuit, mais l'odeur est écoeurante et suffocante, ça sent le pneu grillé et les abats. Des assiettes d'oreilles de cochons, des plats remplis de pieds ou de quart de têtes porcines, des saucisses gigantesques, c'est le pays d'un Gargantua coréen. D'énormes poulpes crus font face aux convives. On déguste les tentacules alors qu'elles bougent encore et il est conseillé de bien les macher avant d'avaler: d'un "plop" elles se collent au palais ou pire à l'oesophage...Le coeur un peu de travers, je retourne me perdre dans le souk sombre éclairé des broderies magnifiques des hanboks.

Dimanche, ballade à Suwon. En théorie, c'est à une heure de Séoul, en pratique, je me suis perdue dans les trains, j'ai bien mis deux heures...Je suis arrivée transie, la clim des trains est inversement proportionelle à l'étouffante chaleur. Arrivée à la gare de Suwon où j'ai un aperçu de la foule en exil de Chusseok, des centaines de voyageurs en famille et avec d'énormes bagages surveillent les panneaux d'affichage. Je savoure pour la première fois le fait de voyager seule, je m'attarde dans un café pour me réchauffer et regarder les gens. Puis une navette pour rejoindre le village traditionnel (http://www.koreanfolk.co.kr). Pendant le trajet, une vidéo présente quelques aspects de la vie coréenne à l'époque Chosonne, en particulier, un chapitre assez pédagogique où un enfant se prend une raclée monumentale pour avoir fait pipi au yo (le lit coréen). L'arrivée au village laisse présager le pire: grand parking et manèges, on se croirait à Disneyland! Bien la peine de voyager loin pour retrouver les parcs seine et marnais. En fait le village est derrière et superbe. 260 maisons au milieu de la nature, on peut y retrouver l'atmosphère d'un vrai village avec ses artisans. Un spectacle de danseurs et d'acrobates et la reconstitution d'un mariage passionnent les coréens qui peuvent reproduire les gestes d'antan. Un homme en complet est fou de joie en battant les céréales au fléau, on peut tisser de la soie, porter des bûches, le plaisir de corvées toutes facultatives....

24 septembre: SPORTIF
Petit jogging avec mes copines ajumas, dans le parc derrière chez moi. Tout d'abord j'ai eu peur d'être dans le mauvais sens, toutes les ajumas marchaient dans le même sens, inverse au mien. Mais, j'ai préféré préserver la différence culturelle et continuer à courir dans le sens des aiguilles d'une montre. Deux vieux monsieurs en train de faire des étirements, mais sinon que des femmes, une vingtaine, en train de marcher ou de tester les équipements sportifs ou de faire du hoola-hop. Pour ceux qui ne se souviennent pas (ou n'étaient pas nés) des années 80, le hoola-hop est un sport funky qui consiste à faire tourner un cerceau autour de sa taille. J'ai décidé de tester les équipements. On les trouve un peu partout dès qu'il y a un espace vert ici. En général, il y a plusieurs bancs pour les abdos, plus ou moins relevés, des barres pour les tractions, des trucs pour faire travailler les jambes et un drôle d'appareil qui ressemble à un déambulatoire à accéler l'héritage. On se met dans le déambulatoire et on met ses pieds sur un truc qui tourne pour faire des rotations avec la taille, un peu casse-gueule mais rigolo. Vrai petit déj pain/beurre, merci Carrefour et mission du jour: trouver un truc pour faire du sport. Ici, à part le golf (!!!faudra que je vous en parle d'ailleurs) et la muscu, ça semble difficile. J'ai peut-être trouvé un cours de yoga, mais quand on s'inscrit il faut choisir si on veut venir 3 ou 5 fois par semaine!!! J'apprends du coup qu'ici les activités sont en général quotidiennes: tous les jours taekwendo ou danse ou autre...vive l'assiduité!
23 septembre: CHUSEOK

Voici les vacances de Chuseok, l'équivalent de Noël ou de Thanksgiving pour ceux qui aiment les équivalences. La plus grande fête de Corée avec le premier de l'an. Des rassemblements familiaux provoquent d'énormes bouchons sur les routes. On se retrouve chez le frère ainé pour honorer les ancêtres et manger pendant 2 jours. A l'université, cela se traduit par des départs massifs d'étudiants avant même les vacances, pour éviter ces fameux bouchons et quelques cadeaux, des toeks par exemple. L'un de mes collègues a reçu une énorme boîte....de champignons séchés. Hier, je suis enfin allée à Carrefour, Calepoul. Les préparatifs de Chuseok étaient visibles: énormes boîtes de nouriture et de cosmétique. 5 kilos de poire, deux gros pots de miel, dentifrice et gel douche...Le magasin était plein d'hotesses en hanbok prêtes à nous aider à faire nos emplettes. Apparement, Chuseok représente une grosse part des budgets coréens. A Carrefour, j'ai pu trouver des pâtes Reflets de France, de la vraie sauce tomate, des petits écoliers et pleins de Tobleron. Que demande le peuple? :-). Par contre, j'ai évité le camambert Gérard et la vache qui rit Président...J'ai repéré des baguettes tout à fait respectables, mais on me l'a...coupé en tranches! Enfin, à Rome, fait comme les romains, j'ai donc surtout acheté un rice-cooker et un bel assortiment de baguettes/cuillères.J'ai pu apprécier l'élégance des "hotesses de parking". L'hotesse de parking est très jolie, elle porte un hanbok bien repassé et des gants blancs et vous accueille avec une danse des mains d'un élégance extrème et d'une minutie époustouflante.Un petit show de quelques secondes pour vous souhaiter la bienvenue.

21 septembre:
C'est le déluge et la grisaille depuis plusieurs jours. Je me régale de vrai pain et de beurre salé, trouvés dans mes périples du weekend et payés bien trop cher mais qu'importe. Des caramels viennent d'arriver de France. Rien ne semblait me manquer pourtant réel plaisir de manger tout ça! J'ai fini toutes les démarches administratives, j'ai ma carte de séjour, les certificats de la Mairie, etc. Demain, réception des nouveaux étrangers, un bizutage à la coréenne? Quelques inventions coréennes en vrac: le préservatif à parapluie de la Mairie. En rentrant, on enfourne son parapluie qui goutte dans un trou de plastique et on le ressort tout gainé d'un long préservatif. J'aime beaucoup aussi l'ascenseur à voiture qui gare automatiquement la voiture et toutes les machines à beignet, des trucs en fonte sur des petites charettes qui font de drôles de gâteaux en forme de crèpes, d'épis de maïs, etc.
19 septembre:

Weekend de découverte, j'ai profité du soleil qui s'est fait rare ces derniers temps. Hier, demi-journée offerte par T2K, l'office de tourisme coréen en ligne. Ca commence par un joli ballet de danse d'éventails puis concert de tambours: la théorie avant la pratique puisqu'on enchaîne avec un cours. 4 tambours nous sont proposés, deux sortes de gong qui évoquent la pluie (pour le plus petit) et le vent pour le plus gros qui résonne superbement, et deux tambours de peau tendue, dont l'un en forme de sablier. J'hérite de ce dernier.Une quarantaine d'étrangers, surtout des japonais et des chinois, mais quand même 6 français seront capables d'une jolie mélodie après 30 mn d'essais hasardeux mais très sympa. C'est physique la musique. On continue avec un cours de taekkyeon et hop, tout le monde en pyjamas! Ancêtre du taewendo, le teakkyon est très beau entre la danse et l'art martial, mais après quelques passes, on se rend vite compte que c'est aussi TRES dangereux, un traître essaye d'un coup de genou de massacrer les seuls ligaments qui me restent au genou droit. On salue le maître, on retire les pyjamas et on finit la demi-journée par un repas au resto toujours offert par l'Office du tourisme! Sympa, on aura eu tout le long un interprète, on repart avec un petit cadeau (un porte-clé, très....comment dire? très coréen) et on nous invitera aux prochaines manifestations. Déjeuner avec le groupe de français, des séminaristes venus pour un an ou deux et qui suivent des cours intensifs avant de bosser comme volontaires. L'après-midi, visite d'un petit parc où se trouvent des tombeaux Choson, toujours le calme et la sérénité de ces endroits magiques et désert au coeur de la ville, un vrai mystère. Avant de rentrer, je fais deux extrèmes: un temple bouddhiste et le Coex, temple de la consommation. Le temple, le vrai, le spirituel, est l'un des plus grands, assez agréable, j'y rencontre deux coréens sympas, le premier est tout content que je sois française et me montre le grand bouddha qui se dresse à quelques pas, et le second est désolée car je n'ai pas de cartes de visite pour sa splendide collection. Il me montre un bouquin énorme: des miliers de cartes de visite, toutes les nationalités, toutes les fonctions. Quand je lui dis que je travaille à l'Université, il est encore plus désolé de louper ma carte...Des femmes en tenue traditionnelle, beaucoup en prière soit en lecture, soit en salutation. Un temple est en construction, on peut acheter les tuiles pour aider à payer l'édifice. J'offre une grosse tuile sombre, sur laquelle je marque en doré mon nom, mon adresse et un voeu qui se réalisera sûrement puisque j'aide le temple à se construire. La femme qui vend les tuiles me fait cadeau d'un biscuit: génoise fourrée au marshmallow et enrobé de chocolat. C'est vraiment pas bon, Bouddha cherche-t-il à m'éprouver? Je rentre dans le premier magasin pour m'acheter à boire et tombe sur une boisson encore pire à l'aloe vera avec des morceaux de gelée d'aloe dedans....Je suis malaaaaade;-) Avant de rentrer bosser, un petit tour au Coex, on est samedi, il y a foule, une foule étonnante, bruyante, fatiguante dans ce complexe ultra-moderne, pleins de boutiques de cadeaux en plastique et en fourrure et de fast-foods. Mais j'y ai enfin trouvé un pantalon à ma taille! Dimanche touristique toujours, visite rapide d'un village où je tombe sur une cérémonie chamanique, des prêtres hilares distribuent à boire et à manger. Je bois un truc qui sent le radis noir au lait un peu fermenté, c'est plutôt bon, apparement de l'alcool de riz. Et une visite à la Tour de Séoul qui offre une vue vertigineuse sur cette drôle de villes au milieu des montagnes.

16 septembre : TRADITION
La société coréenne prend forme peu à peu sous mes yeux. Dans le cours de conversation, j'avais demandé aux étudiants de travailler sur la manière dont la société, les transports, le travail pourraient changer dans le futur. Une de mes étudiantes disait qu'avec la possibilité de travailler à la maison, les femmes allaient enfin pouvoir travailler en élévant les enfants et que le monde professionnel ne serait plus divisé entre hommes et femmes. Réalité sociale qui fait que les femmes arrêtent souvent de travailler à la naissance de leurs enfants et qu'ensuite il est impossible pour elles de retrouver un travail. Si on veut faire carrière ici, surtout ne pas s'arrêter! Car ensuite, on rentre dans la catégorie majoritaire des femmes à la maison. Un copain me disait qu'il fallait qu'il gagne beaucoup d'argent pour permettre à sa femme de ne pas s'ennuyer. Les hommes gagnent l'argent mais ce sont les femmes qui le dépensent. Une mise en commun des biens qui ne s'arrêtent pas au couple mais s'étend à la famille. Au fils ainé d'aider ses frères et soeurs, de payer leurs études si besoin, de veiller à ce qu'aucun ne soit dans le besoin. Du coup, l'héritage ne se répartit pas également au sein d'une fratrie. La moitié pour l'ainé, le reste pour les autres..Et la famille paye pour celui qui est à l'hôpital, qui fait ses études, qui a besoin d'une voiture...Le poids des traditions m'impressionne et j'essaye de comprendre ces paradoxes d'une société moderne et traditionnelle à la fois. Derrière une grande tour de verre, un ancien palais de bois, derrière une étudiante trop fardée, en décolleté et mini jupe, une sage étudiante qui vit chez ses parents.
13 septembre: IROUMI MOYEYO?
Premier cours de coréen, 16 profs en chaussettes dans un salon s'essaient à une conversation limitée. Après avoir dit 7 fois à mon voisin qui je suis, d'où je viens, et que je suis bien contente de le connaître, l'intêret de l'échange est contestable. Mais rigolo de répéter très scolairement en ouvrant bien la bouche toutes les voyelles et les consonnes, d'entendre tous ces accents (français, tanzaniene, tchèque, égyptien...) s'essayer au coréen et d'apprendre que moule kogi c'est la viande d'eau donc le poisson. Et redécouvrir le plaisir d'apprendre à lire: je me remets à déchiffrer le moindre panneau ou la plus petite enseigne, très heureuse de ces nouveaux savoirs. Je trouve progressivement mon rythme de vie. On intègre rapidement un nouvel environnement. Rentrer dans un magasin ou commander au resto n'est plus insurmontable. Je découvre surtout que la plupart des français ou des étrangers qui sont ici ne parlent pas corén. Ils se débrouillent avec quelques mots et des techniques de survie basique. Mais le coréen n'est pas une langue qu'on peut apprendre sur le tas. Trop différente, trop difficile. Du coup, mon cours de linguistique cognitive prend une autre dimension: mon prototype de nouille n'est pas le même que le leur. Et à travers ma langue et la leur, ce sont des mondes différentes qui s'expriment. Soirée avec un français, un québécois et un américain, les rencontres internationales sont les mêmes partouts, ce sont juste les décors qui changent. Ici, c'est autour d'un barbecue, bulkogi, que ça se passe. La viande cuit au milieu de la table, chargée sous les panchan dont je me régale, laissant le kogi à ses amateurs. J'ai bu un truc alcoolisé pas mauvais mais un demi litre de bière dessus le fait tourner, petit proverbe: alcool coréen, mauvais le lendemain matin!
12 septembre:TOURISTE
Jogging matinal le long du fleuve, il n'est pas encore 8 heures et il y a déjà foule. Le temps de sommeil moyen d'un coréen reste pour moi un vrai mystère. Les rives du fleuves sont bien aménagées: pistes cyclables, piétionnes, abris pour la pluie, terrain de basket, de rollers, etc...Beaucoup de vélos, quelques coureurs, une famille s'entraine, la mère à la corde à sauter, le père en rollers, la fille au ballon. Dans un coin, une véritable salle de muscu en pleine air, une vieille dame travaille ses abdos. Malgré la température déjà élévée, les femmes sont en général très couverte: jogging, Kway et les inévitables visières et gants blancs. Peut-être contre la pollution: ce gigantesque terrain de sport qui s'étire sur des kilomètres est bordé...d'une voie rapide bien fréquentée. Un coureur me fait coucou, mort de rire, je ne sais pas si a)je le connais, b)c'est rigolo de voir une grande fille en débardeur qui court au milieu des petites femmes en blouson, c)c'est la salutation traditionnelle des joggers coréens. Après un croissant du dimanche qui sent la tarte aux pommes(!) direction le centre ville. Je pensais faire une petite balade mais devant les fortes pluies qui reprennent j'abandonne et vais visiter Gyeongbokgung, le plus grand et beau palais de Séoul. Une véritable ville chosonne (aucun rapport avec les souliers, j'essaie de créer un adjectif pour Choson, la dynastie qui a régné de 1392 à 1910) qui rappelle la splendeur passée d'une cour qui rassemblait 800 batiments au seul usage du roi et de la famille royale. Concubines, eunuques, reine, serviteurs, femmes de cour, brrrrrr, une terrible fourmilière dont les règles devaient être assez terribles. Aujourd'hui, il ne reste de la splendeur passée que les édifices, magnifiques, et la garde, assez folklo, on se croirait chez la Queen Mother. Bientôt les photos en ligne...J'ai pour la première fois retrouvé des touristes puisqu'après une vraie visite guidée, je suis passée à Insadong, repère d'étrangers le Lonely à la main, mais rue bien animée où l'on trouve pleins de petits magasins traditionnels. Des pinceaux gros comme des queues de poneys à la porcelaine de luxe, en passant par des trucs en tissus brodés, il y a tout pour faire le bonheur de l'acheteur de cadeaux. Hé hé hé, je vais offrir des trucs terribles à Noël prochain....
11 septembre: LINGUISTIQUE

Mon weekend commence le jeudi midi, mais pour l'instant trop de travail pour en profiter pour explorer le pays. Manque de compagnons de route aussi. Premier rendez-vous des profs étrangers qui veulent se mettre au coréen et me voici enrôlée pour un cours bi-hebdomadaire, offert par l'Université. Du coup, nous n'aurons en principe pas droit au prestigieux repas offert annuellement par le président. Deux cours, un le lundi et un le mercredi pour disposer d'un Survival Korean Kit. Heureuse de prendre enfin des cours, j'appréhende un peu le public de linguistes qui m'entoure: je les connais moi ces énergumènes, plus pressés de s'interroger sur les mécanismes agglutinants des langues asiatiques que d'apprendre "je veux un bibimbap sans viande s'il vous plait!" ;-). Enfin, je suis peut-être pessimiste...Pas de potentiels compagnons de route pour découvrir la Corée non plus, les profs sont assez agés et en famille, pas le genre backpacker. Mais un barbecue dans 15 jours pour Chusok dont je vous parlerai bientôt sera peut-être l'occasion de revoir mes considérations!

9 septembre : CHANG-AOUA
Quelques jours sans nouvelle, il faut croire que la routine est en train de rentrer. Quelques jours pour expérimenter une journée de pluie à Séoul, valse des parapluies mais l'air en est rafraichi. Expérimenter une petite fatigue aussi, une envie de mousse au chocolat...Enfin réussi à déjouer le complot coréanopostal, grâce à l'assistant 2 de la première assistante, je suis allée du gardien à la poste, de la poste au bureau du courrier, etc. mais on a enfin trouvé l'endroit où l'on cache mes missives. Quel bonheur de découvir que La Redoute, l'Express et mes autres fidèles épistoliers me suivent jusqu'ici. Petit rectificatif, les militaires aperçus sur le campus n'était pas en train de faire leur service mais un retour provisoire sous les drapeaux, grâce à un nouvel informateur, vous trouverez donc une nouvelle entrée dans mon glossaire à la lettre M comme militaire. Sinon, j'ai découvert mon nom coréen, ici, je suis Mali Chang Gaoua, mauvaise lecture ou prononciation différente, je ne sais pas mais j'adooooore! Mali Chang Gaoua, l'espionne venue de là-bas!
6 septembre :
Encore quelques découvertes culinaires: le poisson grillé qu'on trempe dans une sauce au soja délicieuse et les gateaux de riz, des hoteoks (nom à vérifier...). Le premier m'a montré qu'il y a encore pire que les nouilles du kongkusu à attraper avec des baguettes. Le poisson est servi non coupé, donc il faut s'arranger pour le déchiqueter avec les baguettes et ensuite se battre avec de très petits morceaux qui s'écrasent entre les baguettes en ne laissant que...l'arrête! Pour les seconds, c'est plus rigolo, ce sont de petits gateaux de riz de toutes les couleurs, fourrés avec un truc bizarrre, entre la crème de marron et la pâte de coing, ça ressemble aux Every flavour Beans d'Harry Potter et j'ai déjà repéré ceux à la crotte de nez. Meuh non, c'est très bon, c'est juste qu'on ne sait pas ce qu'on mange...Croisé ce soir dans l'université toute une troupe de militaires, pas très au carré, chevux longs, fumant des cigarettes, apparement des garçons en service, on leur remettait paquetages et équipement. Ici le service dure 3 ans et certains de mes étudiants reviennent à leurs études après ces trois années de coupure. Dur....
5 septembre: SYLVESTRE
Premier jogging dans Séoul, je pars vaguement en direction du vert de la carte, pour trouver un endroit calme et pas trop pollué pour courir et je me retrouve...dans la montagne! Une vraie montagne, à 500m de l'endroit où je vis, avec ses petits chemins aménagés mais qui grimpent dur, des oiseaux qui chantent dans les arbres et un calme sylvestre. Le jogging se transforme en ballade, ça monte et descend trop raide pour espérer courir, petite rando bien agréable avant la chaleur de la journée. Je rejoins un campus où d'autres sportifs s'activent, beaucoup suréquipés, avec visière et gants blancs. Le dimanche sportif est international, la grande messe de ceux qui fuient les offices et services d'autres églises plus spirituelles. Leçon à retenir, à Séoul, vert sur la carte = montagne. On les trouve partout, au milieu de la ville, préservées des habitations qui s'entassent à leurs pieds. Leurs silhouettes massives narguent les hauts immeubles. Chaleur d'un dimanche qui s'achève dans la nuit bruyante, il est 21 h, le coiffeur est toujours ouvert.
4 septembre: MAGASINAGE

Aujourd'hui direction Dongdaemun. Autour de l'une des portes préservées de la forteresse de Séoul, des temples de la consommation: d'un coté, un immense quartier de gros et de détails et de l'autre des centres commerciaux ultra-modernes. Un enfer (ou paradis c'est selon) ouvert jours et nuits. Je me lance dans le marché, longues allées thématiques. Ici, un kilomètre de chaussures, là un kilomètre de sous-vêtements. Les échoppes sont serrées, minuscules, identiques. Derrière chacune, un vendeur ou une famille. Les commerçants semblent vivre sur leurs stands: on dort allongé par terre, on mange autour d'un grand plateau, les hommes jouent aux cartes et à l'argent, les femmes lisent des histoires aux enfants. Toute une vie dans quelques mètres. Les prix sont bas, les stocks énormes, les copies abondent, on trouve même des copies de trucs qui n'existent pas: vive la mule Vuitton et la serviette de bain Chanel. Mais impossible de trouver un pantalon suffisement long pour une girafe et des chaussures de femme en 40 (260 taille coréenne). Donc seul shopping coréen: des T-shirts et une couette, la moins kitch possible mais y'a quand même des volants et un truc genre bonne nuit écrit dessus, night sweet night. Je rapporte aussi ma première photo de chien (enfin osé demander) et une théorie sur la contraception: je pense que les chemises de nuit coréennes peuvent parfois permettre de limiter le taux de natalité.

3 septembre: FRIDAYWHERE
Preuve que si je veux bosser, il ne faut pas que je reste en salle des profs. A ce propos, séparation complète des profs français, réunis dans un bureau commun, et des profs coréens qui ont leur bureau dans un autre batiment (celui où est situé mon humble appart). Défilé des profs avec lesquels il est bien sympathique de papoter et défilé des élèves qui viennent très timidement, très doucement demander à s'inscrire dans nos cours. J'ai signé beaucoup de papiers sans la moindre idée de ce qu'il y avait dessus...Quelques heures perdues à maudire l'informatique, j'ai eu du mal à configurer ma machine pour le réseau à partir du bureau. Mais ça y est, le cyber cordon ombilical qui me relie à ma petite vie électronique fonctionne partout. Sinon pour ceux qui s'intéressent au climat, il fait chaud et trèèèès humide: j'ai eu la mauvaise idée de me lâcher les cheveux et avec l'humidité, on dirait le cousin Machin avec une permanente! Petit cours du soir: "dul ayetchagimbap empeko" est du très mauvais coréen qui permet d'avoir deux gimbap sans viande à emporter. ("emporter" a été traduit gestuellement, c'est pas dans le Lonely). Demain, j'espérimente le jogging à Séoul....
2 septembre: IMMIGRANTE
Premier cours de conversation, munie de mes cassettes de dialogues et de mes exercices. Fatiguant de dessiner, de mimer, d'expliquer les subtilités de cette langue qui m'est si évidente! Déjeuner avec Super Una, un passage à l'office du tourisme de Séoul, moderne et complet, et direction le service de l'immigration. Moi qui croyait être une émigrée, je me découvre immigrée, voilà une bonne distinction pour le cours de langue. Impossible de trouver le centre qui se trouve à 15 mn du métro. Il fait chaude et humide, c'est l'heure de mon coup de barre post jet-lag et quand enfin je déniche le petit batiment gris, j'en ai déjà marre. Alors il faut prendre un ticket selon ce qu'on est. Ici, on est soit "entreprise", soit "toutes les nationalités", soit "chinois". La moitié des bureaux sont réservés au pays de l'autre côté de la mer. Du côté des "autres nationalités", amusant mélange d'hommes d'affaires très chics accompagnés de coréens, de jeunes étudiants, de familles de tous horizons dans une cohue de hall de gare. L'attente est longue, je me remémore les plaintes de tous ceux qui ont besoin d'une carte de séjour et me dis que j'ai de la chance. Ici, une salle au sous-sol permet d'attendre en regardant la télé ou en mangeant. Un compteur affiche les numéros au fur et à mesure. Donner les papiers prend 5 mn et il faut revenir dans 10 jours, j'avais pourtant fait une demande de visa à l'ambassade à Paris...Je découvrirai plus tard que les étrangers déjà en Corée qui veulent travailler doivent faire la demande "de l'extérieur", donc en général, aller faire un tour au japon ou en Chine! Diner à ma cantine préférée, j'ai emporté un menu la dernière fois et je l'ai fait traduire, donc je vais pouvoir tout tester; la serveuse rigole en voyant mon menu tout traduit des mentions "veggie", "très pimenté", "vérif viande", "à essayer", mais m'apporte un bouillon avec des gnochis et comme d'hab c'est bon et pas cher! J'affine mes observations: les filles mangent en mettant les nouilles dans la cuillère avec les baguettes alors que les hommes mettent le nez dans le bol et font sluuuuuuurp très fort!
1 septembre: UNIVERSITE
Rencontre avec les derniers étudiants que je n'avais pas encore vus: quatre étudiantes de quatrième année. Demain, ce sera le début des vrais cours. Tatatin...Encore quelques formalité pour moi, signature de contrat, carte de séjour à aller chercher...Des assistants sont à notre disposition pour donner un coup de main pour toutes ces formalités car c'est impossible pour qui ne parle pas coréen. Mes préférés sont les assistants des assistants, qui sous-traitent bénévolement quelques taches, comme aposer un cachet en bas d'un papier, aller chercher des cafés, etc. En traversant le campus ce soir, beauté du sport et des arts. Il est 19h, un groupe danse et joue des tambours, c'est très beau et résonne dans toute l'esplanade. Les mouvements sont lents, appliqués, parfaitement coordonnés. Plus loin, un autre groupe travaille une chorégraphie, je ne sais pas très bien si ce sont des danses folkloriques ou de l'aérobic...Enfin, magistral, un dernier groupe d'étudiants cérémonieusement vêtus de leurs habits sombres d'art martiaux traversent. Le soir va bientôt se coucher. Soirée tranquille à bosser avec des tokpogis en take away, ces "saucisses blanches qui flottent dans de la sauce rouge dans la rue" (description qui a beaucoup plus à Jungyeon qui m'a donné le feu vert pour les manger "pas très sain mais rigolo").Jungyeon est définitivement nommée Ange Gardien Officiel, elle assure la hot line et les body guards à distance en la personne des efficaces soeurs Jin et Una :D. Jet lag définitivement out! The winner is...me!
AOUT
31 août: INTEGRATION
Première rencontre avec mon "cours de conversation", ce qui signifie en réalité cours d'expression orale. J'avais secrètement rêvé d'un cours à la Nadine de Rotschild avec des conseils sur les sujets à aborder, comment tenir sa tasse thé en évoquant la politique, etc...Tant pis!Déjeuner à ma cantine préférée et premier bibimbap: je fais tout bien comme il faut, je prend ma timbale en métal, mes couverts dans la table, je mélange tout dans le grand bol et voilà. Encore 3000 wons pour soupe, pleins de kimchis et un bibimbap veggie, découverte de la gastronomie coréenne pour 2 euros par jour...Sinon, je me mets à l'animation coréenne: http://www.albinoblacksheep.com/flash/ddautta.php. A ne pas manquer, c'est super!Puis premier voyage dans le vrai Séoul, vers City Hall. Enormes buildings et avenues à 6 voies intraversables pour des piétons. Trop tard pour visiter le palais, il faudra que je revienne. Rapide passage dans les galeries souterraines, un voyage façon Montréal dans un dédale de boutiques enterrés, on y trouve des bouquets de chaussons, des gros bocaux de ginseng, des poteries. Rendez-vous dans le chicissime Westin Chosun Hotel ( noté dans un coin de ma tête qu'on peut y trouver des baguettes et des croissants au sous-sol) pour une bière avec Jin et sa soeur Una . Après avoir testé 3 bières coréennes (Obi, Kaaass et surtout Haït, la meilleure à mon avis), on part dans le Séoul des jeunes à la mode. Body Shop, l'Occitane, Starbuck Café, rien de très coréen mais c'est illuminé comme en plein jour, ouvert très tard et empli d'un foule qui fait tourner la tête. La mission est de me trouver un téléphone portable indispensable à Séoul. Plus difficile que prévu puisque pour des étrangers, les compagnies préfèrent offrir des téléphones prépayés mais surtout pour limiter le monopole des grosses compagnies, le gouvernement leur a interdit de donner de nouveaux numéros avant fin septembre pour favoriser les petites compagnies (en voilà une idée qu'elle est bonne! Ne pourrait-on pas l'adopter en France en interdisant la parution des publications du monopole Lagardère pendant un mois pour que les gens découvrent d'autres types d'information?). Finalement, j'hérite d'un téléphone d'occas (négocié habilement par Super Una), d'un bijou pour téléphone offert et choisi par Super Jin et d'une réserve de communication que je peux remplir comme je veux. En bonus, le droit de choisir les 4 derniers chiffres du numéro et le café pendant la rédaction du contrat.Ensuite, superbe dîner traditionnel dans le salon particulier d'une magnifique maison en bois. J'attends les photos prises par Una pour en faire un topo dans la rubrique gastronomie! Après plus de 20 plats tous plus frais et sublimes les uns que les autres, thés médicinaux dans un salon de thé et retour en taxi limousine noir. Pas d'insomnie en rentrant: je m'écroule!
30 août: DECOUVERTE
Miracle de l'informatique, téléphoner en France par Internet, gratuitement et aussi longtemps qu'on le souhaite: le monde est tout petit pour tous ceux qui s'aiment...et qui sont équipés en nouvelles technologies! Présentation au département de français à 10h, où j'apprends que j'ai un cours...à 11! Heureusement, ici, un premier cours consiste surtout à se présenter "Bonjour", à dire ce qu'on va faire "Voici le programme"! Mon premier cours en Corée:25 mn. Resto (italien!!) avec les collègues, la Coréen vue par des français souvent mariés à des coréens. Je profite des expériences et des savois. Par exemple, le truc bizarre dans mon salon est bien un humidificateur d'air et non pas un rice cooker! Le soir, essai linguistique solitaire: au resto, quand on dit kongkusu yuseo on apporte un saladier énooooorme rempli d'une soupe glaçée au soja avec des glaçons, du concombre et des nouilles, tout veggie! Et mon premier kimchi. On m'indique où sont planqués DANS la table cuillères et baguettes. Je suis toute fière de mes nouvelles capacités linguistiques lorsqu'en regardant de plus près mon plat, je sens qu'une nouvelle épreuve m'attend: comment manger des nouilles d'1m dans une soupe gluante avec des baguettes ultra-fines en métal qui glisse?Attention, épisode dramatique: sueurs froides, il parait qu'on a le droit de faire blurps en mangeant mais sinon? Quelques coups d'oeils à gauche et à droite m'apprennent qu'on est censé mettre les nouilles dans la cuillère avant de les manger... On a aussi le droit de se servir du thé (ou de la tisane) brulante dans une timbale en métal à partir d'une fontaine en libre service. Quelques blurps plus loin, j'en ai pas trop mis partout et j'abandonne, non pas faute de dextérité mais par manque d'appétit. Ca y est, j''ai une cantine (et une salle de bain réparée, rien à voir, mais tout aussi réjouissant). Leçon de la journée: à 3000 wons le diner trop copieux soit 2 euros, j'arrête de cuisiner!
29 août: PLENITUDE
Dimanche tardif mais optimiste. Direction Ingwansan et premier objectif: prendre le métro. Réussi à acheter un ticket (ouf!) mais impossible de savoir quelle ligne va dans quel sens et il me semble bien que tous les trains qui passent sur le bon quai ne vont pas là où je veux aller. Finalement, je me retrouve dans le bon convoi et j'arrive même à réussir mon changement pour arriver là où je voulais aller. Sublime ballade dans les temples d'Ingwansan à partager ici. Retour sans peine dans mon quartier, maintenant familier. Toute contente, je révise mes voyelles coréennes et je progresse sur les consonnes. Nouvelle nuit blanche jusqu'à 4h.
28 août: REGRESSION
Jet lag toujours et totale régression, se retrouver enfant, ne sachant ni dire ni lire, ni écrire. J'ose une ballade à pied, pas loin et j'erre comme une âme en peine dans un supermarché hostile: des animateurs hurlent, impossible de trouver des produits connus. Salle de bain inondée et nuit blanche jusqu'à 4h du mat'. Allez, ça va aller!
27 août: JET-LAG
Arrivée après un long vol de heures, encore allongée par 2 heures d'attente à Franckfort. Beurk, pas bon le jet lag, ça vous colle à l'estomac, ça vous tape sur la tête. Récupéré les 40 kg de bagages (valeur marchande non facturée par la gentille hotesse: plus de 1000 euros!) et premier contact avec Séoul. Iles sombres, marais roses et mer grise autour de l'aéroport, les montagnes noires en contrepoint, puis Séoul, énorme et animé. Un petit tour de l'université et du quartier avant de s'effondrer dans un lit..

 

 

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