Au jour le jour, ou presque...mea culpa pour
les fautes d'orthographe, j'ai du mal à les repérer
à l'écran...
août
- septembre
- octobre - novembre
- décembre
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Décembre
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2
décembre: politesse |
La plupart des coréens sont adorables, toujours gentils,
polis, courtois (sauf dans le métro) mais des fois, c'est
génant! Je déjeunais aujourd'hui avec une copine
de ma copine Jungyeon (coucou Jungyeon!) que j'avais aidée
à préparer sa soutenance de thèse en français.
Pour me remercier, elle a voulu m'inviter à déjeuner
et m'accompagner quelque part. Rendez-vous pris pour ce midi où
elle est venue me chercher en me remerciant d'avoir accepté
son invitation et en s'excusant d'être venue avec sa fille
qui babillait à l'arrière de la voiture. Elle m'avait
préparée un sac de cadeaux qu'elle m'a offert en
s'excusant de la médiocrité du présent: un
cousin coloré avec une housse dans d'autres coloris. Je
me demandais pourquoi le coussin dégageait une telle odeur,
jusqu'à ce que je trouve...un camembert fait à coeur!
Qui a passé 3 mois en Asie sait le bonheur que provoque
la vue de cette petite boîte ronde en bois au fumet redoutable.
Egalement dans le sac, quelques babioles de Noël très
sympas. On est ensuite allé dans un super resto où
on a eu un banquet traditionnel, excellent, un défilé
de couleurs et de saveurs, du poisson cru, des moules géantes,
les 9 trésors, des salades variées, des ragoûts,etc.,
un vrai festin, puis on est allé faire quelques pas à
Insadong où je voulais acheter quelques cadeaux avant mon
départ. Mais ma compagne n'a eu de cesse de s'excuser de
son mauvais français -très bon par ailleurs-, du
fait qu'elle n'avait pas pu venir sans sa fille, du restaurant,
etc. Je suis toujours un peu désemparée face à
ce genre de situation où on ne sait pas quoi faire pour
mettre les gens à l'aise. C'est dommage, car la journée
a été très sympa. A Insadong, j'ai pu, grâce
à ma traductrice, me faire enfin un sceau avec mon nom
en coréen Mali Changaoua. Et surtout elle m'a fait découvrir
le quartier des moines bouddhistes. Toute une rue d'articles pour
les moines, des tambours, des petits chaussons, des lampions en
lotus, etc.On peut acheter son bouddha d'or, ses bougies, etc.
J'ai beaucoup aimé les petits papiers-prières à
acheter et à porter sur son coeur quand on a besoin. Prière-calligraphie
en chinois: pour réussir aux examens, contre les accidents
de voiture, contre la maladie...A côté des bazars,
de très beaux magasins design proposent de somptueux habits
de moines. Ma stupéfaction devant ces objets a été
remarquée, mon accompagnatrice m'a expliqué que
beaucoup de coréens sont aussi choqués par le train
de vie de certains moines. Les temples sont très riches
et il y aurait des moines plus attirés par cette richesse
que par la perspective d'une vie spirituelle. On les accuse de
manger viandes et poissons, alors qu'ils devraient être
végétariens. Ils s'achètent de très
beaux vêtements qui, bien que gris, peuvent ressembler à
du Gaultier: pans déchirés recousus, vestes asymétriques,
matelassage artistique. C'est hors de prix et assez peu adapté
à la vie monastique...On a longé le Tapgol, ce parc
du troisième âge où je m'étais si souvent
arrêtée. La réalité est moins gaie
qu'il n'y parait: en fait, je découvre que les personnes
sont là car c'est le lieu où l'on distribue des
repas à ceux qui sont sans ressource. Il n'y a que des
personnes agées: sans retraite, ceux qui n'ont pas de famille
se retrouvent à la rue, sans aucune aide. A quelques pas
de là, les moines hésitent entre le bonnet fourré
ou celui avec des poils sur les côtés...
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Novembre
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30
novembre: ondol |
Lors de l'après-midi Thanksgiving, mon voisin m'a montré
comment mettre en route mon ondol. Le ondol est le chauffage par
le sol qu'on trouve dans toutes les maisons coréennes.
Puisqu'on enlève ses chaussures dans l'entrée, une
fois dans la maison, on vit à même le sol. On mange
sur des tables basses, sans forcémenent de cousins, on
s'allonge par terre devant la télé et quand arrive
l'heure du coucher, on y déplie les yo. C'est donc très
agréable d'avoir un sol tiède. Le problème,
c'est que je n'ai pas de thermostat. J'ai donc tourné la
manette et je me suis réveillée après une
nuit peuplé de rêves hawaïens dans une étuve.
Il faisait plus de 30° et surtout: ça brûle les
pieds. Et il est bien difficile de mettre ses pieds à l'abri
du sol... Donc je marchais comment un chat dans une flaque et
surtout je passais de mon appart sauna aux rues sibériennes.
Mais, ça y est, c'est réglé, j'ai tout arrêté!
Sinon, la fin du semestre approche pour les étudiants,
je leur ai donné les sujets d'examen. Ce qui explique peut-être
leurs petites attentions à mon égard, on m'offre
des gateaux, des boissons à la pause...Rien à voir
cependant avec les cadeaux qu'ils peuvent faire le 15 mai. Une
collègue me racontait qu'à ses débuts en
Corée, elle avait ouvert devant toute sa classe le cadeau
qu'ils lui avaient fait et s'était retrouvée....avec
des sous-vêtements dans les mains. On peut donc offrir sans
problème des slips, des caleçons ou des soutien-gorges
à ses professeurs! J'imagine la tête des professeurs
de Paris IV si on leur faisait ce genre de présent...
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28
novembre: Neige! |
Premiers flocons et premiers toits blancs...mais sous le soleil
il y a quelques jours. Ca sent Noël et pourtant pas de Noël
ici, la prochaine grande fête sera celle du Nouvel An, fin
février. J'ai quand même croisé un sapin de
Noël dans le métro mais il n'avait pas l'air trop
dangereux. Aujourd'hui, les anglophones de mon étage célébraient
Thanksgiving dans le couloir. Déjeuner sympa autour de
trois pauvres dindes qui provenaient...de la base militaire de
Yongsan. Même si j'ai pas mangé les oiseaux, mon
premier essai de nourriture militaire est plutôt concluant.
Purée de patates, tarte à la citrouille, tourte
aux pommes, miam, ça ne se refuse pas entre deux tigae
épicés ! L'occasion d'apprendre que Thanksgiving
s'appelle l'action de grâce en québécois.
Quand on m'a invitée, j'ai failli refuser: j'imaginais
une prière commune dans le couloir: "merci Jésus
de m'avoir donné un poste à Oedae, etc." Hier
concert à l'occasion du 13ème concours nationale
de la chanson francophone. J'avais un peu hésité
à y aller, craignant l'ambiance kermesse, mais une après-midi
sympa avec des moments très émouvants et des morceaux
d'anthologies. A mon arrivée, un boys'band en débardeurs,
les gagnants de l'an passé, chorégraphiaient les
rois du monde,extrait d'une comédie musicale (Notre
Dame de Paris????). Superbe salle de concert pour l'occasion et
pas mal de monde, quelques membres de l'Ambassade et les représentants
des Alliance Française, Lycée français et
autres institutions au milieu des parents et supporters fanatiques.
Des demi-finales avaient eu lieu à Séoul et Busan
et nous n'avons donc vu que les finalistes, une douzaine de filles
uniquement. Grand décalage entre les collégiennes/lycéennes,
dans leurs uniformes un peu scout, jupes sous le genoux et cravate
et les étudiante, habillées pour l'occasion. J'adore
le public coréen qui démarre au quart de tour, hurle,
applaudit, participe, sans gêne aucune: pas besoin ici de
chauffer les salles! Version rock de Tout envoyer en l'air,un
paquet de Lara Fabian larmoyantes et quelques belles surprises
dont un super Sous aucun prétexte en duo par deux
collégiennes un peu gênées mais drôles
comme tout et qui ont fini à la deuxième place.
La seconde partie, assurée par des groupes universitaires
était inégale, mais l'intervention d'un groupe de
militaire restera l'un de mes plus beaux fou-rires coréeens.
Les cadets de l'Ecole Navale, en grande tenue, se frottaient à
Comme d'habitude et Sous aucun prétexte
(de nouveau) . Ca a commencé super sérieux, clairon
et salut militaire. Ils ne parlaient pas très bien français
"Ja ma lave et ja t'vésicule" ou "ma main
caresse tes chevaux" et surtout bougaient...comme des militaires
sur une chorégraphie de boys'band du coup c'était
vraiment drôle, genre YMCA en grande pompe avec reprise
à la trompette. Mais le second morceau, dont le comique
avait l'air assumé, était tordant. On a tout eu:
porteur de pancarte qui traverse la scène en courant "Ne
faîtes pas pleurer les femmes!", roses enrubanées
offertes dans le public et fausse neige en forme de coeur. Après
remise des lots par les partenaires, un buffet à la coréenne,
les gens se ruent sur les suhis et les gimpab et détalent
la dernière bouchée avalée. Mais il y avait
du vin, donc les français ont trainé un peu. L'occasion
de voir que la communauté française n'est pas bien
grande...Beaucoup de boulot pour préparer les exams et
la fin de mon séjour...
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23
novembre: Sibérie |
Ca y est, l'hiver est arrivé sur Séoul. Donc, il
fait toujousr aussi beau -soleil radieux- mais il fait FROID.
L'Université a des techniques de chauffage assez intéressantes
pour faire des économies pour payer les beaux arbres qu'ils
sont en train de planter tout autour du campus. Le matin, le chauffage
est mis au plus fort, on frôle les 35° en cours, les
étudiants qui curieusement gardent leur manteau s'endorment
pour de bon et de toute façon, on a pas soi-même
assez d'énergie pour les réveiller. Puis le chauffage
est coupé et la journée est comme une descente dans
les enfers glacés de la Sibérie. Donc je fais cours
avec mes gants à des étudiants qui n'osent pas ouvrir
la bouche de peur que leur langue gèle...Intéressant,
mais tout le monde finit par tomber malade!
Alors je bosse à la maison en buvant du thé au
gingembre sucré au miel Carrefour en croisant les doigts
pour éviter l'angine. Le semestre touche à sa fin
maintenant, je suis en train de préparer les sujets d'examen
et le départ. Dans 20 jours, je serai en France, tout aura
passé bien vite. J'ai vu si peu de la Corée que
je suis un peu frustrée de rentrer si tôt. En même
temps, depuis quelques jours, une petite nostalgie gastronomique
se fait lancinante. Un colloque qui rassemblait des profs de français
coréens présentait samedi deux confs sur la gastronomie
française et pour la première fois, j'ai craqué.
Au lieu d'aller au restau, je me suis fait des patates sautées
et de la compote de pommes...Et puis, les programmes de ciné
me font de l'oeil, beaucoup de films à voir à mon
retour. Allez, je vais vous préparer quelques pages sur
Jejudo, un autre paradis terrestre...
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18
novembre: TROP |
Trop de nouvelles à mettre sur ce site, trop de choses
à raconter. Mais finalement, malgré nos tentatives
mutuelles (proposition de prise d'otage contre rançon de
ma part et loupage magistral d'avion de sa part), Camille est
rentré en France après 3 bonnes semaines de ballades.
Plaisir de partager mes découvertes et de faire découvrir,
plaisir de retrouver dans les yeux d'un autre mes étonnements
du début alors que chaque jour me rend la Corée
plus familière. Plaisir aussi de voir d'autres reliefs,
des choses qui m'étaient cachées, le regard de chacun
est différent. La Corée dont je parle sur ce site,
c'est MA Corée, sentiment également ressenti à
la lecture d'un petit mot du forum qui évoquait mon point
de vue de "fille". Je ne fais que découper quelques
pans très subjectifs de la réalité qui m'entoure.
Des éléments essentiels de ma vie coréenne
sont inconnus à certains de mes compatriotes et inversement,
des choses m'échappent sans cesse. Je regarde, fascinée,
évoluer les ajumas autour de moi et je n'avais jamais vu
le phénomène des joueurs de Starcaft ( cliquer ici
pour plus d'infos)...Mais après une longue pause, je me
remets aux mises à jour subjectives donc. Là, je
viens de sacrifier mon dernier pot de sauce tomate, un demi-paquet
de pâtes, y'a même des tomates séchées
et du fromage dedans, et je me prépare une vraie soirée
de nerd à bidouiller du HTML et du JPEG pour rattraper
tout mon retard :-)...
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8
novembre: Retour |
Le typhon Camille sévit toujours sur Séoul, mais
voici une acalmie! L'agent secret BaB 7 nous a transmis les inquiétudes
de la communauté des internautes, je reviens vous rassurer:
tout va bien. L'hiver est arrivé rapidement sur Séoul,
deux jours de pluie et retour du grand ciel bleu mais avec des
températures bien fraîches. Un vrai temps d'hiver!
Depuis le 3 novembre, on a testé pleins de trucs:
-
le club du Hilton
-
les Love-Motels en amoureux
-
Jeonju la ville Choson et ses maisons de
thé traditionnelles
-
Daedusan et ses touristes
le sauna (version hommes... enfin pas pour
moi)
-
le Mugunghwa du dimanche soir
Tout d'abord, le club du Hilton de Séoul
en compagnie du copain d'un copain, émigré depuis
quelques mois qui participe au lancement d'une boîte en Corée.
Rassemblement des expats venus chercher les mannequins russes qui
viennent trainer leurs jeans taille basse dans une boîte/bar
à l'occidentale. Peu de coréens et open bar
pour les filles. On y boit des cocktails et des bières internationales
avec une communauté internationale avec des discussions internationales.
L'ennui et la solitude sont les mêmes dans tous les bars internationaux
du monde... Mais ici, comme dans tous les bars de Séoul,
c'est "interdit aux mineurs et... aux GI", les soldats
américains ne sont pas les bienvenus, on craint les esclandres.
On a l'alcool plus joyeux que bagarreur.
Ensuite, les Love Motels, en allant à Jeonju,
on en a testé deux qui ont conforté mes premières
impressions. Le premier était tout neuf donc très
beau. On a pris la chambre spéciale (VIP they say): lit rond,
draps et oreillers précieux et salle de bain avec baignoire
jacuzzi et douche massante. Chambre immense avec télé
gigantesque, une chambre de palace au prix d'un petit hotel. Rien
que l'ascenseur vaut le détour: fausses moulures en plastique
avec des angelots joufflus et des oiseaux pastels, de mignons petits
miroirs dans une lumière rose... D'une loge discrète
et sans voir nos visages, la réceptionniste nous tend un
kit: deux brosses à dents, un rasoir, une charlotte en plastique
et un préservatif (ne pas confondre ces deux derniers). Le
deuxième motel était plus vieux (au moins 2 ans...)
et ressemblait à un salon futuriste de la fin des 70's. Tout
en faux cuir orange, lit rond waterbed chauffant, des chaises design,
un pouf en bois à roulette, des miroirs et surtout un étonnant
éclairage: lumière rouge ou verte ou encore barre
de lumière noire comme dans les boites de nuit. Pour des
nuits wizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz!
Weekend à Jeonju donc, une des rares villes
où subsiste un quartier traditionnel préservé.
Ailleurs, la modernisation a eu raison des maisons de bois et de
papier aux toits relevés. Jeonju offre donc de belles ballades
dans de minuscules ruelles où l'on se faufile en craignant
que les énormes araignées jaunes et noires qui ont
fait un plafond de fils ne vous dégringolent sur la tête
(Dédicace spéciale Gôelle, on a fait des photos:)).
On ose parfois pousser une porte où l'on découvre
une maison de thé traditionnelle. On peut y déguster
un omija, un thé à la liqueur de magnolia très
étonnant. C'est l'essence même du goût: on y
retrouve toutes les saveurs. Une gorgée commence par un goût
sucré et gras, plein de parfums avant de se métamorphoser
en salé et acide, une amertume qui se prolonge. C'est complexe
et surprenant mais l'on savoure ce délicieux liquide rose,
servi avec des pignons. Une assiette de
toekk et une poignée de chataîgnes tendres complètent
la dégustation. Comme d'habitude, l'hôtesse est charmante,
sourires et courbettes accompagnent le service. Au milieu de la
ville, on longe une rivière sauvage, entre les bambous à
plumet soyeux et l'eau chantante, ça grouille dans les buissons,
un peu de la campagne qui répond aux montagnes qui se dressent
à quelques pas. On s'exerce aux jeux traditionnels, le jeu
de la bascule et des anneaux à lancer sur un piquet et on
flâne avant de savourer un bibimpab,
la spécialité de la ville. Moments magiques dans un
hyangyyo, un centre d'études confucianiste. Au milieu des
gingkos d'or, des batiments sans âge abritent des trésors
cachés, des chants et des prières s'échappent
de l'un d'entre eux. Aux pieds des ginkos, quelques personnes se
pressent de ramasser les fruits au parfum nauséabond mais
aux milles vertues. A quelques pas pourtant, c'est le XXIème
siècle, des avenues piétonnes offrent à la
jeunesse locale les chaînes de vêtements et de restaurants
habituelles. On peut y petit-déjeuner d'un excellent café/croissant
et y finir la soirée dans un bar américain en mangeant
des saucisses allemandes. Tombée de la nuit au temple de
Geumsansa dans le parc du Moaksan. Au milieu des ginkos et des érables
maintenants pâlis, les batiments colorés attirent les
derniers visiteurs. Un édifice à trois étages
abrite trois immenses bouddhas d'or. La cloche sonne au crépuscule,
juste avant la prière et les vibrations se prolongent dans
l'air froid sous les étoiles. Une maison de thé en
bois improbable offre un peu de chaleur avant de redescendre dans
l'obscurité vers le village touristique maintenant désert.
On regagne Jeonju pour profiter d'un sauna. Mon premier sauna toute
seule, je dois affronter pas mal de regards curieux, mais au bout
d'un moment on s'y fait et on oublie les autres pour s'endormir
dans l'eau chaude, au milieu des petites filles qui courent en s'éclaboussant
et des femmes qui se frottent consciencieusement. Il paraît
que l'ambiance est tout autre chez les hommes, pas de gommage, pas
de foule...
Dimanche après-midi au parc de Daedusan,
l'occasion de participer au tourisme coréen. Nous arrivons
tard, les gens sont en train de redescendre et du coup, il est difficile
de monter. Un kilomètre et demi de montées rudes face
à une foule pressée et colorée, pressée
de regagner les restaurants pour le diner; c'est un véritable
torrent humain qui dévale la montagne. Le dimanche dans certains
parcs coréens ressemble à des samedis au Forum des
Halles. On pousse, on crie, on se presse... La foule est impressionnante.
Quelques haltes offrent aux randonneurs des concombres, de l'alcool
de riz, des pajeons, des beignets... Au fur et à mesure,
la foule se raréfie mais il y a encore pas mal de monde quand
on arrive en haut. La montée valait le coup. Le paysage est
superbe: des pics rocheux émergent, coiffés d'arbres
solitaires qui se tordent, un pont de 50 m se balance au dessus
du vide...Derrière, le crépuscule a voilé les
montagnes dans des brumes roses et quand enfin nous atteignons le
sommet le soleil se couche en laissant un croissant pourpre se noyer
dans ces brumes. Nous redescendrons en téléphérique:
il fait trop sombre pour descendre parmi les roches, même
si, du haut de la cabine, nous apercevrons quelques lucioles: quelques
courageux armés de lampes de poche. Retour à Séoul
en train, mais mauvaise surprise, on nous a vendu des tickets...
sans réservation de place. Donc, c'est 2h debout dans un
train bondé avec le petit chariot qui passe toutes les dix
minutes pour vendre ses pouples séchés. Un peu dur
quand la fatigue est là et qu'il est 22h passé.
Quelques belles rencontres, un coréen qui
dans un anglais hésitant se flagelle parce qu'il est petit
et qu'il a les yeux bruns alors que Cam est grand et a les yeux
bleus. Il insiste: les western people sont bioutifoul and pletty,
surtout le premier ministre de la France. Quand on lui suggère
Raffarin, lui-même a un doute et nous confirme qu'il parlait
de Jacques Chirac, qui est lui aussi bioutifoul and pletty. On arrive
quand même à parler du festival de Cannes et de la
dynastie Choson. Une autre rencontre étonnante, celle d'un
petit moine tout chauve qui nous confie en français qu'il
a dû quitter sa famille et ses amis et qu'on a de la chance.
Au moment où on allait lui proposer de l'aider à s'échapper
du temple, il s'est fait rappeler à l'ordre par une voix
venue d'outre-tombe, Bouddha veille-t-il sur les siens?
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3
novembre: Nouvelles |
Bon, suite au passage d'un typhon parisien sur la Corée,
je n'ai pas été en mesure de donner des nouvelles
au rythme effréné auquel j'avais habitué
les fidèles lecteurs...et certains ne se sont pas privés
de me le rappeler ;-)! Tout va bien depuis mercredi dernier. J'ai
récupéré un jeune Français et sa cargaison
de surprises à l'aéroport. On est vite parti en
weekend à Danyang, un endroit tout perdu, choisi un peu
au hasard dans les guides. Danyang, celèbre pour ses 8
merveilles, est un peu déconcertant...Sur les 8 merveilles,
on en a vu deux. La première était juste en face
du motel, sur l'autre rive du lac. Le premier soir et le lendemain
matin, on ne l'avait pas remarquée. Aussi, le soir, on
était assez perplexe devant les magnifiques cascades qui
jaillisaient de la falaise pour se jeter dans le lac. Après
48 heures à Danyang, on peut le dire: il y a quelque chose
de louche dans ces cascades naturelles, on ne sait s'il y a un
robinet en eau, mais c'est la seule cascade du monde à
ne fonctionner qu'aux heures touristiques. L'autre merveille,
trois petites montagnes qui sortent du lac, en offrant le fabuleux
spectacle d'une estampe, on l'a vue par hasard, en quittant la
ville en bus. Mais on a profité de la fin de l'automne
coréen, si les feuilles commencent à tomber des
arbres, elles gardent de très belles couleurs et la forêt
crépite de toutes ces feuilles qui tombent en se frottant
les unes aux autres. Le samedi, ballade dans une très grande
et très belle grotte où les stalactiques et stalagmites
forment d'étranges paysages, des mondes stériles
en maquette miniature, on a cheminé dans le boyau étroit
et les puits profonds de ce monde de roche et d'eau. Mais là
encore, on a repéré des robinets peu naturels...L'occasion
aussi de présenter le tourisme à la coréenne:
les gens viennent en groupe, traversent les sites au pas de course
en s'arrêtant juste pour prendre quelques photos et finissent
dans l'un des nombreux boui-boui de l'éternel village touristique.
Entre les souvenirs, morceaux de roche et racines des montagnes,
des épées en plastique, des trucs qui brillent,
des faux chiens en vraie fourrure, des poupées habillées
en militaire, un amas d'objets incongrus dans cette montagne.
Fin d'après-midi dans la montagne, les groupes redescendent
et nous montons dans la lumière rase de fin de journée,
les couleurs s'éteignent doucement. Dimanche à Guinsa,
un grand temple, assez récent mais très beau. Comme
la plupart des temples, il est dans un cadre magnifique. Le long
d'un chemin très escarpé, une quarantaine de batiments
offrent les peintures colorées. Au milieu des ginkos d'or
et des érables rouges, les peintures flamboyent. Il y a
foule et le temple est tout bruyant des familles venues pour quelques
heures prier ou simplement se promener. Prières devant
lesgrands bouddhas d'or, un tout petit garçon imite son
père, certaines ajumas enchaînent les prosternations
malgré la sueur qui ruisselle sur leur visage. Tout en
haut du temple, le fondateur de la secte a droit à sa statue
d'or, comme un bouddha. Après avoir profité de l'hospitalité
des moines, repas végétarien gratuit, nous montons
au sommet de la montagne où un petit jardin très
propret permet aux fidèles de se recueillir et de laisser
des dons. Les dons ont l'air généreux si l'on considère
les travaux d'aggrandissement des batiments et surtout la grosse
limousine noire conduite par les moines que nous croiserons à
la sortie. Retour en bus jusqu'à Séoul, à
côté des enfants qui mangent des chips au poulpe...
Hier, soirée fromages, l'occasion d'offrir aux collègues
un peu de camembert faisandé, de munster odorant et autres
plaisirs plus gustatifs qu'olfactifs. Arg, cela faisait deux mois
que je n'avais pas bu de vin. Le plaisir d'un verre de Bergerac
sur une tartine de Brie est jouissif, ma chambre sent l'aiselle
briarde et mon frigo a des relents d'haleines normandes mais tout
va bien. Il parait que bientôt on pourra fêter le
Beaujolais nouveau à l'Alliance Française de Séoul.
J'ai eu beau arborer mon badge anti-Bushi (Bush in korean)
aujourd'hui, il semblerait bien qu'il faille aller dormir en se
disant que c'est reparti pour 4 ans. Ca doit festoyer sec à
Yongsan, la base militaire....:-(
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Octobre
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26
octobre : Métro |
Expédition au centre des permis de conduire, en compagnie
de Mina, une de mes étudiantes, qui en profite pour préparer
avec moi son exposé de demain. Je découvre pleins
de trucs dans le métro grâce à elle et surtout
que je me suis conduise comme une malpropre. Il faut faire la
queue dans le métro! Ben, je savais pas moi. J'avais bien
repéré les pieds bleus sur le sol qui indiquent
qu'une porte sera là quand le métro sera dans la
station mais j'avais juste trouvé ça rigolo. Depuis
qu'on me l'a dit, je confirme: les coréens font une ligne
les uns derrière les autres devant chaque porte virtuel,
je ne sais pas comment ça a pu m'échapper! Je découvre
aussi un ingénieux plan de métro qui permet de calculer
le temps de transport entre les stations. Expédition semi-réussie:
je n'ai pas mon passeport sur moi donc je serai bonne pour y retourner
avec le passeport mais je n'aurai pas besoin d'être accompagnée
par un(e) coréen(ne) puisqu'on a fait toutes les démarches.
Ma démarche préférée: la visite médicale.
Un docteur me reçoit dans un préfabriqué
sur le parking avec un marteau à la main. Je pensais qu'il
allait tester mes réflexes mais en voyant la taille de
mes tibias et de mes bras de singe blanc poilu, il a du avoir
peur de tester ces réflexes et m'a demandé de lire
le panneau en me mettant des cuillères à soupe sur
les yeux. Heureusement quelques caractères non-coréens
sur son tableau ophtalmo et comme j'avais aussi réussi
à lire le 5 et le 74 de la pancarte pour daltonien, il
a validé le test physique et j'ai le droit d'avoir un permis
coréen! J'en ai encore profité pour admirer les
lieux administratifs, il y a tout ce qu'il faut: des photomatons
pour ceux qui ont oublié leurs photos, des distributeurs
de boissons chaudes et froides, des journaux pour l'attente, des
aquarium pour la zenitude, des parcs à jouer pour les enfants,
de la colle et des stylos pour remplir les formulaires et surtout
des gentilles dames qui même au service des passports étrangers
ne parlent pas un mot d'anglais.
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24
octobre : île |
Weekend tranquille. Samedi, j'ai fait des infidélités
aux montagnes pour aller humer l'air marin. Séoul est à
1 heure de la mer et des îles de la Mer Jaune. Profitant
du fait que tous les coréens sont dans les sommets et délaissent
les plages, on est allé se balader vers Ganghwado avec
Una et Chris, une amie à elle qui a tout su de notre futur
périple en se balladant sur la page d'Una. Une petite parenthèse
pour vous parler des pages perso coréennes: nombreux sont
les coréens qui ont un blog simplifié, un site où
ils donnent des nouvelles et mettent leurs photos.
C'est en train de devenir aussi courant que le mail et ça
permet de venir prendre des nouvelles de vos copains et de faire
un petit coucou. Comme quoi en me lançant dans l'aventure
de ce site, je préparais mon intégration....Donc,
samedi à Ganghwado, où on est arrivé sans
problème si l'on passe sous silence le fait qu'Una a fait
tomber sa carte bleue dans le boitier du frein à main.
Après intervention d'un speed man armé d'une dévisseuse
électrique, on est reparti vers les îles. Etonnnant
paysage que toutes ces dizaines d'îles, parfois à
peine séparées du continent par un bras de mer à
peine plus gros qu'un fleuve. Plages de sable noir, mer d'un bleu
pâle sous le soleil, au loin d'autres îles dressent
leurs montagnes sombres, tout est bleu et noir...Un ferry nous
conduit à Seongmodo au milieu des mouettes à qui
les piétons du ferry lancent des gateaux de riz. Les escapades
sur les îles sont pour les coréens des safaris gastronomiques.
Devant les quelques maisons de l'ile, des empilements de bocaux
pleins de crevettes et petits poissons marinés. Dans un
petit port, des femmes trient le contenu des chalus, crevettes
d'un côté, petits poissons de l'autre, des crabes
essayent de s'échapper, parfois croqués par un chien.
Le port, au milieu de nulle part, est une barre d'échoppes
où chacune expose dans un aquarium les produits encore
vivants. Choississez votre poisson et on le découpe sans
le tuer sous votre nez. Vous pouvez le croquer frétillant
en regardant la mer qui scintille sous l'éternel soleil
d'octobre. Une vague nausée pour moi, j'en connais une
qui va être végétarienne en rentrant en France.
On va déjeuner un peu plus loin, une maison nous offre
un salon privé, tout en bois face à la mer, et l'on
nous sert crabes et harengs, un énorme banquet avec une
dizaines de panchan. Impossible de goûter le crabe cru,
tout juste coupé en quatre et qui n'est pourtant pas plus
écoeurant que des huîtres...Mais le reste est délicieux,
comme toujours et c'est la panse bien pleine devant des assiettes
encore pleines qu'on profite de la vue. Ballade sur les plages
noires: à droite la montagne et ses couleurs d'automne,
à gauche la mer et ses îles. Les silhouettes des
pêcheurs sur la digue...La famille attend derrière
que les poissons mordent pour s'en saisir et continuer le pique-nique.
On continue la ballade jusqu'au temple de Bomunsa, où dans
la lumière de fin d'après-midi, ça grimpe
ferme entre les arbres pour atteindre les différents batiments
et surtout une superbe grotte en haut de la montagne où
un immense bouddha gravé dans la pierre contemple le soleil
en train de se coucher. Mais, il faut se hâter: le dernier
ferry est vers 18h et nous ne serons pas les seules à nous
dépêcher: toute l'île semble s'être donné
rendez-vous à la même heure. Une heure d'attente
pour parcourir à peine 1 km jusqu'au ferry, la nuit est
tombée, on achète des bonbons au potiron quand justement
la voiture bouge enfin et l'on peut entrer dans le ferry. On se
retrouve aux premières loges et...ils ne ferment pas la
porte. On est donc la première voiture, face à la
porte ouverte sur la mer noire, brrrrr. Je m'endors dans la voiture
pour me réveiller dans Séoul. Première fois
que je me ballade en voiture dans Séoul de nuit et c'est
superbe. Immense ville-lumière, les immeubles défilent
de l'autre côté du fleuve entre des batiments et
des ponts surréalistes. Les enseignes clament des feux
de publicité mais en rentrant par la gare de Séoul,
les hommes dorment dans des couloirs, le visage tourné
vers le mur, sur quelques cartons. Facettes complexes de ce monde
qui laisse à la famille le soin de veiller sur ceux dans
le besoin. Ici, il faut payer les soins à l'hopital avant
de se faire soigner, même aux urgences, et il n'y a pas
de sécurité sociale. Voilà pourquoi la jeunesse
coréenne rêve d'investir dans ces grands buildings
illuminés: garanties qu'en cas de coup dur, ils auront
de quoi faire face....
|
21
octobre : Livres |
Quelques courses dans Séoul hier et passage à l'Ambassade:
c'est la première fois que je viens dans une ambassade
française à l'étranger. Bocal en verre à
toit de palais coréen, on y vante la culture française
et on certifie la traduction de mon permis de conduire pour 13
000wons! En plus, il faudra que je revienne dans 5 jours pour
la récupérer. Sachant que le permis coréen
me sera délivré pour 10 000 et sur le champ, je
m'extasie encore devant l'efficacité administrative de
mon cher pays. Je profite du centre de Séoul pour aller
trainer chez Kyobo, gigantesque librairie, où je suis bien
frustrée de voir tous ces livres alors que je ne pourrais
sans doute pas en lire un seul. Je vais me consoler au rayon,
bien garni, des bouquins en langues étrangères.
On y trouve des guides de voyages, des romans, des magazines et
des occidentaux désoeuvrés. Je m'offre le
Korean Phrasebook que je n'avais pu trouver à Paris
et un joli guide de la nourriture coréenne.
Rapide passage ensuite à l'Office du tourisme coréen
pour glâner quelques docs...Camille arrive dans 4 jours...Puis
grosse journée de boulot pour partir l'esprit tranquille
en weekend, demain, virée avec Super Una au bord de la
mer!
|
21
octobre : Université |
Encore un matin de ciel pur sur Séoul. Je ne me rappelle
pas la dernière fois qu'il a plus. Tous les jours, c'est
grand bleu, grand frais et grand soleil. Une lumière de
montagne quand il fait beau et froid. Ca y est, encore une semaine
de boulot terminé. Les environs de l'Université
sont étonnement calmes, le soir, les pubs sont désertés:
il y a encore des examens jusqu'à vendredi. Les profs étrangers
ont eu droit à une sauterie présidentielle. Une
film digne d'une bande annonce d'Hollywood vantait les mérites
de cette fac qui fête ses 50 ans. Grande musique, voix off
virile, actions au ralenti et animation 3D avec le logo, je ne
savais pas vraiment jusqu'ici pour qui je travaillais...Ensuite,
le président nous a exhortés: Ouédé
doit devenir l'une des meilleures universités de Corée.
Pour l'instant, elle surfe à la 6ème place mais
quelques projets qu'on nous a exposés devraient lui permettre
de prétendre à mieux. Enfin, beaucoup de politique
et un banquet! Nous n'avons pas eu le droit cette année
à un bel hotel comme les années passées puisque
l'université offre aux nouveaux profs des cours de coréen.
A propos des cours, la classe s'est bien vidée: une petite
trentaine le premier cours....4 hier! L'apprentissage est long
et laborieux. Mais je commence à pouvoir dire quelques
mots.
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19
octobre: Love Hotel |
Entre deux weekends à me ballader, une petite semaine
d'examen. Les étudiants sont bien stressés. Hier,
premier exam: quand je suis arrivée dans la salle avec
10 mn d'avance, ils étaient tous là, le stylo prêt,
en train de parler nerveusement. Du coup, la semaine est tranquille
pour moi. Ce soir, réception organisée par le président
de l'Université, officiellement pour nous remercier du
travail qu'on fait à "Ouédé" (comme
on appelle ici l'université), mais dans les couloirs, on
murmure qu'il fait ça ce soir pour éviter que les
collègues étrangers ne profitent des examens pour
aller faire du tourisme. C'est en effet, pour les profs expatriés,
la seule semaine où il est possible d'aller se promener
si on rentre à Noël. Le weekend dernier, nouvelle
excursion avec Una pour profiter une fois de plus du temps splendide
de ce mois d'Octobre. On est retourné pas très loin
de notre précédent périple, à Pochon.
J'ai encore le loisir de contempler la très grande organisation
des randonneurs coréens, si bien équipés
et si nombreux (trop!) sur les chemins de rando. Mais nous sommes
arrivées en fin d'après-midi, donc la montagne se
vidait tranquillement. Belle ballade jusqu'au sommet, malgré
un peu de stress car la nuit tombe vite et on ne savait pas trop
le temps qu'il nous faudrait pour redescendre. Mais finalement
on a galopé le long des crêtes avant de dévaler
des lits de rivières, aie les chevilles! On est même
arrivées avant un randonneur suréquipé suivi
de sa femme exténuée qui nous avait conseillé
de nous hâter; Il était tout surpris: on a l'air
de rien avec nos jeans et nos pulls. Il ne comprenait pas comment
on avait pu arriver avant lui: hé, hé, ce n'est
pas le piolet et la veste technique qui font le grimpeur coréen...
On ne savait pas trop où dormir, impossible de réserver,
tous les hotels sont bondés à cette saison. Una
a finit par trouver un hotel "Dynastie", enfin da-i-nasti,
et on est retourné à notre spa préféré
de Shin Buk. Rando + spa, on était morte de faim et on
s'est baffrées dans une taverne de montagne. La cuisine
de montagne est délicieuse car elle offre une très
grande diversité de plantes et de racines, bien trop chères
à Séoul. On a gouté pleins de trucs dont
de délicieux todo, des racines comme du ginseng
avec piment, huile de sésame et sésame, miam! Et,
toujours guidé par l'ordi de bord de la voiture qui n'en
finit pas de m'épater, on a rejoint le motel Da-i-nasti.
C'est en arrivant qu'on s'est aperçu qu'on avait réservé
dans un love hotel! J'en avais entendu parler (et puis j'ai l'hotel
Amoure sous mes fenêtres), mais je n'y étais
jamais entrée. Un love hotel, c'est l'endroit où
vont les petits jeunes ou les moins jeunes qui ne peuvent partager
un lit puisque non-marié et c'est aussi l'endroit des couples
infidèles. On loue pour quelques heures mais au prix d'une
nuit et on peut bien sûr y passer la nuit. Le love hotel
se reconnait à une entrée dissimulée par
des bandes de tissus qui empêchent de voir les voitures
qui y sont garées et puis si c'est rose ou que ça
a un nom comme Amoure, il y a de fortes chances pour
que ce soit un love hotel. Mais c'est seulement à l'intérieur
qu'on peut en être sûr. Lit en satin, lit rond ou
en forme de coeur, des préservatifs dans la table de nuit,
pleins de parfums et de cosmétiques pour effacer les effluves
traitresses...On a bien ri mais en fait la chambre était
super. Télé gigantesque, baignoire à bulles
énormes, fontaine d'eau chaude et froide, tout beau, tout
neuf et pleins de cadeaux (jus d'orange, thé, café,
préservatifs donc, brosses, etc.). Et moitié moins
cher que la pension de l'autre fois: je suis fan des love hotels.
Pour les amants pas assez amoureux, il y a des cassettes érotiques
dans le couloir et pour les étrangers qui viennent pour
la nuit une assez bonne vidéothèque de films étrangers
à l'accueil. On nous a proposé une chambre spéciale,
mais je ne sais pas ce qu'il y avait dedans....Par contre, on
a trouvé dans la nôtre un kit de cordes! Plus que
destiné à des jeux coquins, ça sert apparement
à...sortir par la fenêtre. Il y a un énorme
crochet au dessus de la fenêtre et le kit contient un truc
pour descendre en rappel jusqu'au parking. Sécurité
incendie ou échappatoire en cas de mari jaloux ou d'épouse
curieuse, on ne saura jamais. D'ailleurs, j'avais appris la semaine
dernière que l'infidélité, en Corée,
est passible de prison. On m'a raconté deux histoires:
la première d'une femme battue dont le mari est infidèle
mais qui n'ose pas le dénoncer de peur de se faire lyncher
par la famille (pour ceux qui pensent que le combat féministe
est obsolète...) et la seconde moins tragique, d'une femme
qui avait accusé son mari mais qui ne voulait pas qu'il
aille en prison car elle l'aimait quand même. A noter, la
prostitution n'est pas en pratique jugée comme de l'infidélité...Enfin!
Revenons à notre love hotel! On y a beaucoup ri et super
bien dormi et le dimanche matin, on est reparti encore plus au
Nord, près de la frontière nord-coréenne.
Multiplication des bases militaires et des militaires dans les
villages. Les vallées sont beaucoup plus sauvages, quelques
villes mais moins de fermes et des montagnes bleues partout. Quand
on est arrivé, on a su que c'était bien là!
Des cars déversaient par cinquantaines des coréens
parés pour le Mont Blanc. La montagne est assez grande
pour tous, mais il faut de temps en temps laisser passer des ajumas
gantées/casquettées et des ajochis en noir et rouge.
Una s'énerve un peu car je suis la nouvelle attraction
de la montagne: souvent on me dévisage, juste sous le nez.
Un groupe qui pique-nique se tait à notre approche. Je
lui propose de danser comme un singe pour qu'on puisse s'offrir
des gommages et massages au spa, mais finalement on gagne des
clémentines sans rien faire. On est loin de Séoul,
je suis bien la seule occidentale dans les environs! La montagne
coréenne est très agréable, ça monte
régulièrement, les chemins sont bien entretenus
et les sommets ne sont pas très hauts (800m pour nous cette
fois-ci), super pays pour les randonneurs. La forêt est
maintenant en feu, je ramasse pas mal de feuilles qui, du jaune
au rouge, déclinent des palettes somptueuses. En arrivant
au sommet, la vue est magnifique et on peut apercevoir...la Corée
du Nord. En fait, cette montagne n'est ouverte que depuis peu
aux civils et c'est un quartier d'observation militaire. Inquiétants,
les détecteurs de pollution bactériologique, triste
ces montagnes interdites qu'on aperçoit au loin. Les jeunes
militaires scrutent la Vallée. On ne reste pas longtemps
au sommet: ça sent trop mauvais (enfin pour moi). Le plaisir
coréen de la rando est de...manger et surtout de boire
au sommet de la montagne. Donc tout le monde monte avec ses tupperware
de kimchi et ses bouteilles de soju et on fait un vrai repas quand
on est là-haut. Résultats, le sommet est une gigantesque
aire de pique-nique qui dégage des fumets aigres de kimchi
et de sauce au poisson. Ils sont partout, les baguettes à
la main, en train de dévorer de solides déjeuners
bien arrosés. Ils ont même envahi la piste d'atterrisage
de l'hélico des militaires. On redescend doucement parmis
la forêt si calme et si belle que je maudis les coréens
qu'on croise ou qu'on laisse passer. Vu le nombre de bouteilles
vidées au sommet, ils sont tous rouges et s'égosillent
et surtout....ils sentent le soju! Je reviens sur mon affirmation
première selon laquelle les coréens avaient la chance
de ne rien sentir: le randonneur coréen sent l'alcool au
kimchi tourné! Et quand on a les poumons grand ouverts
par l'air frais de la montagne, c'est pas le plus agréable.
Heureusement le paysage est superbe, on croise des chutes d'eau,
des pans de roches vertes, des cascades, des baignoires naturelles
où il fait bon s'attarder. Mais après 7 h de rando,
on est bien contente de s'attabler une dernière fois devant
un repas de montagne, deux adorables serveuses nous gâtent
avec des panchan qui rivalisent de fraicheur. On m'apporte même
du kimchi non épicé et on nous garnit la table de
totorimuk (gelée de gland, supposée excellente pour
la santé) et de pajeons aux légumes. Notre petite
table est sur une estrade qui permet de manger en tailleur en
regardant la montagne. On en profite avant d'aller profiter une
dernière fois du Shin Buk spa. Una s'endort dans une des
salles de sauna, je roupille dans mon bain massant...il est temps
de rentrer à Séoul! Normalement, ce weekend, on
continue notre tour des meilleurs spa de Corée mais on
va au bord de la mer...
|
15
octobre: Coréanisation |
J'ai réalisé ce soir
que je manie enfin les baguettes comme il faut: une baguette immobile
et l'autre qu'on bouge de l'index. Le processus de coréanisation
serait-il consommé? Il est vrai que je ne m'excuse plus quand
on me bouscule, que je commence à aimer les odeng (les gateaux
de poisson), que je ne panique plus quand on m'adresse la parole,
que je sais Néééééééé
pour dire oui et laisse trainer les dernières syllabes de
mes phrases suspendues dans l'air. Pourtant la Corée a ceci
d'incroyable que chaque jour vous réserve une surprise: quand
vous croyez enfin avoir tout compris et découvert, il y a
toujours un truc improbable qu'on vous explique ou que vous croiser
dans la rue. Aujourd'hui, une ajuma devant l'Université dort
en tenant une énorme banderole. Moi qui croyait qu'elle manifestait
ou qu'elle recrutait (pas mal de protestants "agressifs"
essayent de vous enrôler), j'ai découvert qu'elle venait
juste vanter les mérites d'un porridge vendu à côté
de la gare. Ajuma affiche à défaut d'homme sandwich,
toute endormie sur sa banderole, la bouche ouverte...Aujourd'hui
aussi, l'assistant ronflait dans le bureau, souvent dans le métro,
votre voisin s'endort sur votre épaule et face à vous,
sur la banquette, une brochette de dormeurs sont tous les uns sur
les autres. Il parait que dans les compagnies, il y a des salles
où faire la sieste. Et tous les services offerts 24h/24 banalisent
ces sommeils volés. Au spa, les femmes qui y travaillaient
dormaient sur des yo dans un couloir ou un coin de la pièce.
Au marché, les vendeurs dorment ou mangent sur leur stand...
Je pars demain à nouveau vers la montagne, chasser l'érable
rouge. |
14
octobre: Lecteurs |
Pour fêter la 500ème
connection sur le site, un petit toilettage et des nouvelles pages.
Ca m'a pris un peu de temps car je m'aperçois que je prend
beaucoup de photos. J'ai donc passé une grosse partie de
la journée à trier les photos prises depuis mon arrivée.
Je vous ai mis mes préférés dans un diaporama.
Sinon, ma semaine de cours est terminée et j'ai célébré
l'événement en me faisant pour la première
fois un diner à la maison. Je déjeune en effet tous
les soirs dehors, le plus souvent dans ma cantine où l'ajuma
me fait toujours de longs discours quand je lui explique que je
ne parle pas encore coréen. Mais comme souvent en Corée,
la fidélité est récompensée et je me
retrouve en général avec 3 fois plus de panchan
que mes voisins de table. Diner à la maison donc, c'est fou
comme pâtes et sauce tomate peuvent faire du bien! J'ai en
plus pu cuisiner du seitan et des graines germées (miracle!)
car un collègue m'a montré un magasin bio. Bizarrement,
je m'y suis sentie plus familière que dans n'importe quel
autre supermarché vu ici. Ca ressemble à Naturalia:
casiers en bois et nourriture hors de prix... La classe, j'ai du
lait de chèvre et des petits pains pour le petit déj.
Ca change du pain au tapioca qu'on trouve trop régulièrement
dans les boulangeries. Nouvelle rigolote, je voulais louer une voiture
donc je vais avoir un permis de conduire... coréen: l'Ambassade
ne peut délivrer de permis international donc il va falloir
qu'on m'en donne un ici. Bientôt on line les aventures de
Mali Changaoua au volant! |
11
octobre: Spy |
Semaine studieuse après
cet excellent weekend où j'ai pu découvrir un autre
bonheur du spa: le massage.
La semaine prochaine est la semaine des examens, préparation
des sujets pour les professeurs et stress des étudiants pour
qui les notes sont très importantes, ce sont elles, plus
que la matière étudiée, qui détermineront
leur devenir au moment de l'embauche dans les entreprises. La plupart
des professeurs profitent de cette semaine pour s'évader
et faire un peu de tourisme, c'est l'occasion de faire un tour au
Japon qui est à deux pas d'ici ou en Thaïlande, destination
peu couteuse et apparement très agréable. Sinon, je
viens de découvrir avec une certaine indrédulité
que mes cours sont...filmés. En effet, plusieurs caméras
dans chaque salle permettent de surveiller ce qui se passe pendant
les cours, ces extraits peuvent même être utilisés
lors de projection publique! Ce qui s'est passé samedi dernier
pendant la célébration de l'anniversaire du département.
Finalement, on m'aurait menti: suis-je en Corée du Nord?
En tout cas, je vais vérifier d'un peu plus près mon
appartement ce soir...La température baisse mais le temps
est toujours incroyablement beau à Séoul, grand ciel
bleu sur les montagnes aux couleurs de plus en plus rouges... |
8
octobre:seon |
Seon pour zen en coréen, me voici
de retour d'Haeinsa, temple bouddhiste, où j'ai passé
un peu de temps, l'occasion pour moi de découvrir le KTX,
la version coréenne du TGV. Du coup, c'est troublant de se
retrouver dans ce qui RESSEMBLE à un TGV mais qui n'en est
pas un. Même design, mêmes sièges, mêmes
uniformes d'hôtesses et surtout même "dingdong"
pour faire les annonces. Mais pas de doute, ma voisine est une ajuma,
mon sandwich est un gimpab et il y a une télé dans
l'allée centrale qui diffuse des micro-chiens. La ligne est
ouverte depuis peu donc les coréens sont tout excités
quand on leur parle de ce train et au départ de Séoul,
grands rubans et opérations commerciales. Je suis donc allée
à Daegu (4h en bus, 1H40 en KTX) troisième ville de
pays et pas très intéressante, puis bus vers Haeinsa,
vous trouverez ici
le récit de mes aventures à Haeinsa.
Je suis rentrée hier, fatiguée de m'être levée
à 3 h du matin mais heureuse de cette ballade mystique dans
des montagnes sublimées par l'automne qui met le feu aux
forêts coréennes. Aujourd'hui, beaucoup de boulot et
remaniement de ce site. Vu le nombre de lecteurs ;-), il faut que
j'assure plus souvent la maintenance! Un passage éclair à
l'Université où l'on fêtait les 50 ans du département
de français. J'étais la seule prof française,
les autres accompagnaient les cendres de leur ancien collègue
au temple. D'ailleurs, nous n'avons été prévenu
que la semaine dernière et par carton d'invitation de cet
anniversaire. Il existe, à l'université du moins,
une réelle barrière entre les étrangers et
les coréens, bureaux séparés, absence totale
de réunion, deux mondes parrallèles: les profs français
et les profs francophones. Je ne connais même pas ces derniers.
Parfois, dans les histoires importantes, on délègue
un prof coréen qui vient nous faire part des discussions
du département mais c'est bien tout... Passage éclair
à l'anniversaire donc, surtout animé par les associations
d'étudiants. Un film en coréen qu'elles ont réalisé
montre des interviews des profs du département. L'un, enfoncé
dans un gros fauteuil de cuir recouvert d'une peau d'ours avec d'énormes
fleurs en plastique au premier plan et l'autre que l'on voit vider
d'une traite une pinte de bière (1 pinte = 1/2 litre). Brusquement,
je repense à La femme est l'avenir de l'homme, un
OVNI du cinéma coréen vu avant mon départ qui
parlait de profs de fac... Après le film, c'est chansons.
Je suis héroïque: j'assiste sans rire à La
maladie d'amour, chantée de bon coeur par 4 étudiantes
puis une chanson mi-coréenne mi-française où
l'on parle de "tous ces petits coeurs d'amour". Sentiment
bizarre que cette assemblée de profs et d'étudiants
tous réunis autour d'une langue et d'une culture qui est
la mienne et que l'on célèbre ainsi...Demain, je termine
les modifs du site et je retourne au spa... |
6
octobre: Tourisme |
Hier, ballade avec la copine d'un des "séminaristes",
une française qui enseigne le français comme volontaire
dans un lycée privé. On est allé à Icheon,
célère pour ses spas et ses potiers. Ca tombait bien:
festival international de poterie. On a donc pu admirer les célèbres
céladons, ces magnifiques vases d'un beau vert translucide.
Pour la petite histoire, la technique a été perdue
pendant plus de mille ans. Un homme l'a retrouvé au début
du siècle mais les (vilains) japonais ont tout cassé,
donc après guerre, il s'y est remis et a été
déclaré trésor vivant. Festival sympa, peuplé
d'ajumas à casquette et d'écoliers en sortie scolaire,
dont une école tout en pyjama jaune. Pratique! Deux occidentales
en vadrouille: on a un succès fou quand il y a des enfants:
les petites filles font "hello hello" en rigolant et en
faisant coucou et les garçons s'essayent à des phrases
plus virils, on distingue "beautiful" mais on ne saisit
pas grand chose... Une belle journée à s'essayer à
la poterie, sensualité de l'argile qui se moule sous les
doigts et glisse entre les mains sur le tour. Le festival est assez
vide donc on a pu passer à la pratique. Après avoir
fait un magnifique vase avec une petite sirène sur le bord,
j'ai augmenté mon trousseau avec quelques bols et plats à
gimbap. Retour en bus dans cette splendide lumière de fin
d'après-midi: l'automne est vraiment splendide en Corée.
Grosse journée studieuse aujourd'hui puisque je repars en
touriste demain.Je vais essayer un "templestay", une journée
avec les moines bouddhistes, plus de nouvelles dans quelques jours...
Aujourd'hui aussi, passage dans la salle funéraire dressée
à l'Université. Le blanc est la couleur du deuil et
autour de la photo du défunt, des couronnes de fleurs blanches,
encens et bougie. On signe le livre, on se prosterne devant la photo
et on remet une enveloppe avec de l'argent pour aider la famille
du défunt à payer l'enterrement. |
4
octobre: Arc en ciel |
Journée de deuil au département, l'un des professeurs
vient de décéder à Paris après une
longue maladie. Une salle sera dressée à l'Université
pour recevoir tous ceux qui veulent lui rendre un dernier hommage
et faire une offrande.
Journée de joie, Maïwen vient de naître. Elle
pèse 3,3 kg, mesure 49 cm, a 5 jours et c'est ma première
filleule. Alors c'est forcément le plus beau bébé
du monde! Sa marraine toute zémue, lui souhaite bienvenue
(ça y est, je suis vraiment gâteuse, je parle à
la troisième personne) et une longue et heureuse vie avec
de beaux voyages, enfin dans quelques temps bien sûr...
|
2
octobre: Rizière |
Rendez-vous avec Una à The Galleria, déterminant
britannique, nom italien pour un magasin de luxe qui vend à
prix d'or dans un très beau très vide espace des produits
qui, parait-il font rêver... Le rez de chaussée est
français (Chanel, Dior...) pour les cosmétiques et
de grandes femmes aux grands yeux bleus font rêver les petites
coréennes aux yeux débridés.
C'est Apjugyeon, le quartier chic de Séoul. J'y retrouve
Super Una, pour quoi Super Una? Parce qu'Una a une voiture de ministre
qu'elle conduit avec des gants blancs en écoutant son ordinateur
de bord (voir les photos du weekend). On file hors de Séoul
et au bout d'une heure, nous voici au coeur de la montagne. J'ai
l'impression d'être dans un nouveau pays! Je ne connaissais
de la Corée que la ville aux lumières qui ne s'éteignent
jamais, la foule qui grouille dans les rues animées. Nous
voici dans des vallées verdoyantes. Tout autour les montagnes
vert sombres se perdent jusqu'à l'horizon autour des rizières,
le riz est d'or vert, brillant entre les fermes. Ici, se cultivent
tout l'or vert vendu sur les marchés de Séoul. Nombreuses
aussi les bases militaires, la proximité avec le Nord fait
qu'on voit sans cesse ces grands panneaux blancs avec un numéro:
le numéro de la base. On croise dans les villages et au bord
des routes quelques permissionnaires au bras d'une fiancée.
Difficile de croire qu'on est si proche de la capitale. Toujours
guidée par le voix féminine de l'ordinateur de bord,
on arrive bientôt au bord d'un petit lac aux eaux sombres
et tranquilles. On a réservé à la pension Casablanca,
(il y a plus incongru comme nom, celle d'à côté
s'appelait Beverly Hills...) Une petite pension tranquille, qui
donne sur la rivière, les montagnes, le lac. Grand ciel bleu
et soleil brillant dans l'air pur: c'est le bonheur! Le proprio
très paternel vérifie que nous avons tout ce qu'il
faut et nous indique une ballade tranquille dans ses terres au dessus
de la pension. Superbe ballade de 3 heures dans la lumière
de fin d'après-midi au milieu des arbres qui comment à
prendre leurs couleurs automnales. Puis étape 2 de la journée
du coréen en weekend: on file au spa. La région regorge
de spas et de restaurants de barbecues
pour offrir aux séouliens un peu de bon temps. Devant les
restos, des rabatteurs à gants blancs font la circulation.
Le spa est délicieux après la marche, on se glisse
dans des eaux brûlantes ou glaçées entre quelques
séances de sauna. Lumière tamisée sur les corps
nus, il est 21h, c'est bientôt la fermeture. Ambiance de film,
les bains vides scintillent doucement, des femmes se frottent pour
un gommage, se savonnent, se coiffent devant les miroirs, la pensée
disparaît et le corps se perd dans une langueur douce. Après
un restaurant, je m'endors dans la voiture et m'effondre ensuite
dans le lit. Nuit profonde, les pouvoirs du spa... |
1
octobre: Préparatif |
Préparatifs pour un weekend de rando en compagnie de Super
Una. J'explore LA rue discount des magasins sportifs de Séoul
en quête de matériels. On y trouve de drôles
de magasins: Elle Sport, Elle golf, etc. Ici, l'équipement
fait le larron, donc on s'équipe en conséquent.
Si vous faîtes du vélo, il vous faut au moins la
tenue d'Amstrong, cuissard rembourré, lunettes design,
maillot coloré... Golf et
rando semblent les sports de prédilection, donc les weekends,
le métro est plein d'alpinistes en tenue. Il ne manque
parfois que le piolet. Cela laisse songeur quand on regarde les
pentes douces des montagnes environnantes. Même les chiens
sont équipés de sac à dos (voir photo)! Finalement,
après m'être fait proposé des dizaines de
paires de chaussures pour hommes, je trouve LA paire de chaussures
de randonnée pour femmes en 40 et un petit sac à
dos pour explorer la montagne...
|
Septembre
|
30
septembre :Gueule de bois |
Ce que font VRAIMENT les étudiants pendant Chuseok
restera un mystère, mais ce matin, ils étaient dans
un état lamentable. Pendant la pause, au lieu de sortir les
portables et les sandwiches comme ils font d'habitude, ils ont presque
tous posé la tête sur leurs bras et se sont...endormis!
Une seule journée de travail dans une semaine très
calme. 2 heures de cours et me voici en weekend! |
29
septembre: HANBOK
|
Journées tranquilles dans une ville étonnamment
calme, je vais me balader à Deoksugung, un de palais de
Séoul, beauté du palais réhaussé par
les hanboks des femmes. Presque
tous les enfants sont en habit traditionnel aujourd'hui. Les petites
filles parées comme des princesses courent et jouent dans
le parc, lui donnant un peu de l'éclat qu'il devait avoir
au temps de la Cour. Quelques femmes portent aussi le hanbok,
cette grande robe colorée réhaussé d'un petit
boléro. Parfois, une famille entière est habillée,
mais si le hanbok est magnifique sur les femmes, les hommes ont
l'air vêtu de pyjamas de soie rose et bleue. Comme souvent
devant les musées ou les monuments, on peut s'adonner aux
jeux traditionnels: toupies, cerceaux de métal, balances
"tape-cul" et flèches à lançer.
Le lendemain, hier, j'ai visité un autre parc, celui des
palais Changgyeonggung et Jongmyo, et j'ai retrouvé mes
petits vieux de l'autre jour (devant le parc Jongmyo, si jamais
vous venez à Séoul), toujours la même ambiance
survoltée, les bras en l'air et se trémoussant.
Moins de hanboks et les magasins commencent à ouvrir, on
ne perd pas de temps! Je suis retournée traîner à
Insadong dans une rue bondée de coréens en congés.
Foule qui s'attroupe devant les stands de vêtements, de
bijoux et de bonbons. Je tombe sur un stock de vêtements
apportés d'Inde et garnis un peu ma garde-robe coréenne
avant de m'offrir des beignets à la pâte de haricot
rouge et du caramel au gingembre. Le caramel au gingembre est
excellent. Le marchand racle au rabot des copeaux à partir
d'un énorme masse de caramel qui recouvre la table, il
les colle sur un bâton, ça colle aux dents! Je sors
de la rue sucrée comme une pomme d'amour. Attroupement
au coin de la rue, un sumo en peignoir de soie violet essaye de
rentrer dans le taxi. Sous le regard médusé des
passants, il finit par se caser à l'arrière, la
tête pliée sous le plafond, impressionnant! Le soir,
diner de Chuseok avec mes collègues du cours de coréen.
Grand débat sur la situation de la femme en Asie et en
Afrique. Un prof tanzanien me rétorque que de toute façon,
l'homme ne peut pas aider en cuisine car d'une part les femmes
ne veulent pas qu'il investisse leur territoire et d'autre part,
les autres hommes se moqueraient de ce manque de virilité.
Difficile de faire comprendre la notion d'individu et de responsabilité
personnelle dans l'évolution de la société.
Qu'une femme qui décide d'avorter
parce qu'elle attend une fille ou qui élève différement
son fils et sa fille forge elle-même ces inégalités
et que les hommes ont tout autant de responsabilité. Que
les mots tradition ou culture n'excusent pas...Enfin...A
voyager, on se met aussi à ré-apprécier son
pays pour les libertés et la sécurité qu'il
procure...Quand je rentre, encore un peu énervée,
la ville a retrouvé ses étudiants soulards, ses
magasins ouverts toute la nuit: la trève aura duré
à peine plus de 24 heures...
|
27
septembre: BBQ |
Tous les magasins sont en train de fermer et
le métro est étonnement vide. Journée tranquille,
le président de l'Université a offert aux pauvres
étrangers qui n'ont pas de famille coréenne un barbecue
pour fêter Chuseok. Malgré les promesses "they'll
be plenty of vegetarian and veggan fodd", je passe l'après-midi
à manger de la purée de patates avec du houmous, un
cubi de vin blanc dans un coin, premier vin depuis la délicieuse
bouteille de la veille de mon départ...Ca parle toutes les
langues et ça a la banalité des conversations des
étrangers expatriés. Ca plaint les pauvres occidentales
qui ont épousé des coréens et qui doivent subir
la loi de la famille. Ca s'échange les adresses des lieux
où l'on peut trouver des aliments pour non-asiatiques. Ca
hésite entre rentrer au pays ou rester ici. Je rentre dans
la ville qui de plus en plus calme. Le campus est désert.
Ce soir, des fusées éclatent dans le ciel, demain,
c'est Chuseok! |
26
septembre: FOLKLORIQUE |
Samedi, visite du Musée du folklore coréen
où on a dressé une vraie table de Chuseok pour les
ancêtres. Un beau musée qui met en scène, entre
autres, les étapes de la vie coréenne (enfant, adolescence,
mariage et mort). Ballade à Insadong, la rue pour les touristes
et je me perds ensuite un peu dans Séoul. C'est toujours
quand on erre sans but qu'on trouve les plus beaux endroits. Je
tombe sur un parc surrréaliste: une foule de personnes agées
s'éclate! Pas d'autres mots pour décrire ces scènes
ahurissantes. Des chanteurs ou des chanteuses, des tambours, un
transistor et voilà le parc transformé en boîte
de nuit troisième âge. C'est le Balajo des après-midi
RATP! Les ajumas lèvent les bras, les petits vieux tapent
dans les mains. Il y a foule mais je suis la seule personne de moins
de cinquante ans et la seule occidentale. Du coup, je n'ose pas
sortir l'appareil au milieu de tous ces danseurs du samedi après-midi.
Ca sent le soju et les visages ridés sont tout éclairés.
Un peu plus loin, un énorme marché couvert étale
ses allées tentaculaires: kilomètres de marchands
de hanbok ou de linge de maison et surtout, dans l'artère
principale des stands pour grignoter. Je ne sais pas ce qui cuit,
mais l'odeur est écoeurante et suffocante, ça sent
le pneu grillé et les abats. Des assiettes d'oreilles de
cochons, des plats remplis de pieds ou de quart de têtes porcines,
des saucisses gigantesques, c'est le pays d'un Gargantua coréen.
D'énormes poulpes crus font face aux convives. On déguste
les tentacules alors qu'elles bougent encore et il est conseillé
de bien les macher avant d'avaler: d'un "plop" elles se
collent au palais ou pire à l'oesophage...Le coeur un peu
de travers, je retourne me perdre dans le souk sombre éclairé
des broderies magnifiques des hanboks.
Dimanche, ballade à Suwon. En théorie,
c'est à une heure de Séoul, en pratique, je me suis
perdue dans les trains, j'ai bien mis deux heures...Je suis arrivée
transie, la clim des trains est inversement proportionelle à
l'étouffante chaleur. Arrivée à la gare de
Suwon où j'ai un aperçu de la foule en exil de Chusseok,
des centaines de voyageurs en famille et avec d'énormes bagages
surveillent les panneaux d'affichage. Je savoure pour la première
fois le fait de voyager seule, je m'attarde dans un café
pour me réchauffer et regarder les gens. Puis une navette
pour rejoindre le village traditionnel (http://www.koreanfolk.co.kr).
Pendant le trajet, une vidéo présente quelques aspects
de la vie coréenne à l'époque Chosonne, en
particulier, un chapitre assez pédagogique où un enfant
se prend une raclée monumentale pour avoir fait pipi au yo
(le lit coréen). L'arrivée au village laisse présager
le pire: grand parking et manèges, on se croirait à
Disneyland! Bien la peine de voyager loin pour retrouver les parcs
seine et marnais. En fait le village est derrière et superbe.
260 maisons au milieu de la nature, on peut y retrouver l'atmosphère
d'un vrai village avec ses artisans. Un spectacle de danseurs et
d'acrobates et la reconstitution d'un mariage passionnent les coréens
qui peuvent reproduire les gestes d'antan. Un homme en complet est
fou de joie en battant les céréales au fléau,
on peut tisser de la soie, porter des bûches, le plaisir de
corvées toutes facultatives....
|
24
septembre: SPORTIF |
Petit jogging avec mes copines ajumas,
dans le parc derrière chez moi. Tout d'abord j'ai eu peur
d'être dans le mauvais sens, toutes les ajumas marchaient
dans le même sens, inverse au mien. Mais, j'ai préféré
préserver la différence culturelle et continuer à
courir dans le sens des aiguilles d'une montre. Deux vieux monsieurs
en train de faire des étirements, mais sinon que des femmes,
une vingtaine, en train de marcher ou de tester les équipements
sportifs ou de faire du hoola-hop. Pour ceux qui ne se souviennent
pas (ou n'étaient pas nés) des années 80, le
hoola-hop est un sport funky qui consiste à faire tourner
un cerceau autour de sa taille. J'ai décidé de tester
les équipements. On les trouve un peu partout dès
qu'il y a un espace vert ici. En général, il y a plusieurs
bancs pour les abdos, plus ou moins relevés, des barres pour
les tractions, des trucs pour faire travailler les jambes et un
drôle d'appareil qui ressemble à un déambulatoire
à accéler l'héritage. On se met dans le déambulatoire
et on met ses pieds sur un truc qui tourne pour faire des rotations
avec la taille, un peu casse-gueule mais rigolo. Vrai petit déj
pain/beurre, merci Carrefour et mission du jour: trouver un truc
pour faire du sport. Ici, à part le golf (!!!faudra que je
vous en parle d'ailleurs) et la muscu, ça semble difficile.
J'ai peut-être trouvé un cours de yoga, mais quand
on s'inscrit il faut choisir si on veut venir 3 ou 5 fois par semaine!!!
J'apprends du coup qu'ici les activités sont en général
quotidiennes: tous les jours taekwendo ou danse ou autre...vive
l'assiduité! |
23
septembre: CHUSEOK |
Voici les vacances de Chuseok, l'équivalent
de Noël ou de Thanksgiving pour ceux qui aiment les équivalences.
La plus grande fête de Corée avec le premier de l'an.
Des rassemblements familiaux provoquent d'énormes bouchons
sur les routes. On se retrouve chez le frère ainé
pour honorer les ancêtres et manger pendant 2 jours. A l'université,
cela se traduit par des départs massifs d'étudiants
avant même les vacances, pour éviter ces fameux bouchons
et quelques cadeaux, des toeks par exemple. L'un de mes collègues
a reçu une énorme boîte....de champignons séchés.
Hier, je suis enfin allée à Carrefour, Calepoul. Les
préparatifs de Chuseok étaient visibles: énormes
boîtes de nouriture et de cosmétique. 5 kilos de poire,
deux gros pots de miel, dentifrice et gel douche...Le magasin était
plein d'hotesses en hanbok prêtes à nous aider à
faire nos emplettes. Apparement, Chuseok représente une grosse
part des budgets coréens. A Carrefour, j'ai pu trouver des
pâtes Reflets de France, de la vraie sauce tomate, des petits
écoliers et pleins de Tobleron. Que demande le peuple? :-).
Par contre, j'ai évité le camambert Gérard
et la vache qui rit Président...J'ai repéré
des baguettes tout à fait respectables, mais on me l'a...coupé
en tranches! Enfin, à Rome, fait comme les romains, j'ai
donc surtout acheté un rice-cooker et un bel assortiment
de baguettes/cuillères.J'ai pu apprécier l'élégance
des "hotesses de parking". L'hotesse de parking est très
jolie, elle porte un hanbok bien repassé et des gants blancs
et vous accueille avec une danse des mains d'un élégance
extrème et d'une minutie époustouflante.Un petit show
de quelques secondes pour vous souhaiter la bienvenue. |
21
septembre: |
C'est le déluge et la grisaille depuis
plusieurs jours. Je me régale de vrai pain et de beurre salé,
trouvés dans mes périples du weekend et payés
bien trop cher mais qu'importe. Des caramels viennent d'arriver
de France. Rien ne semblait me manquer pourtant réel plaisir
de manger tout ça! J'ai fini toutes les démarches
administratives, j'ai ma carte de séjour, les certificats
de la Mairie, etc. Demain, réception des nouveaux étrangers,
un bizutage à la coréenne? Quelques inventions coréennes
en vrac: le préservatif à parapluie de la Mairie.
En rentrant, on enfourne son parapluie qui goutte dans un trou de
plastique et on le ressort tout gainé d'un long préservatif.
J'aime beaucoup aussi l'ascenseur à voiture qui gare automatiquement
la voiture et toutes les machines à beignet, des trucs en
fonte sur des petites charettes qui font de drôles de gâteaux
en forme de crèpes, d'épis de maïs, etc. |
19
septembre: |
Weekend de découverte, j'ai profité du soleil qui
s'est fait rare ces derniers temps. Hier, demi-journée
offerte par T2K,
l'office de tourisme coréen en ligne. Ca commence par un
joli ballet de danse d'éventails puis concert de tambours:
la théorie avant la pratique puisqu'on enchaîne avec
un cours. 4 tambours nous sont proposés, deux sortes de
gong qui évoquent la pluie (pour le plus petit) et le vent
pour le plus gros qui résonne superbement, et deux tambours
de peau tendue, dont l'un en forme de sablier. J'hérite
de ce dernier.Une quarantaine d'étrangers, surtout des
japonais et des chinois, mais quand même 6 français
seront capables d'une jolie mélodie après 30 mn
d'essais hasardeux mais très sympa. C'est physique la musique.
On continue avec un cours de taekkyeon et hop, tout le monde en
pyjamas! Ancêtre du taewendo, le teakkyon est très
beau entre la danse et l'art martial, mais après quelques
passes, on se rend vite compte que c'est aussi TRES dangereux,
un traître essaye d'un coup de genou de massacrer les seuls
ligaments qui me restent au genou droit. On salue le maître,
on retire les pyjamas et on finit la demi-journée par un
repas au resto toujours offert par l'Office du tourisme! Sympa,
on aura eu tout le long un interprète, on repart avec un
petit cadeau (un porte-clé, très....comment dire?
très coréen) et on nous invitera aux prochaines
manifestations. Déjeuner avec le groupe de français,
des séminaristes venus pour un an ou deux et qui suivent
des cours intensifs avant de bosser comme volontaires. L'après-midi,
visite d'un petit parc où se trouvent des tombeaux Choson,
toujours le calme et la sérénité de ces endroits
magiques et désert au coeur de la ville, un vrai mystère.
Avant de rentrer, je fais deux extrèmes: un temple bouddhiste
et le Coex, temple de la consommation. Le temple, le vrai, le
spirituel, est l'un des plus grands, assez agréable, j'y
rencontre deux coréens sympas, le premier est tout content
que je sois française et me montre le grand bouddha qui
se dresse à quelques pas, et le second est désolée
car je n'ai pas de cartes de visite pour sa splendide collection.
Il me montre un bouquin énorme: des miliers de cartes de
visite, toutes les nationalités, toutes les fonctions.
Quand je lui dis que je travaille à l'Université,
il est encore plus désolé de louper ma carte...Des
femmes en tenue traditionnelle, beaucoup en prière soit
en lecture, soit en salutation. Un temple est en construction,
on peut acheter les tuiles pour aider à payer l'édifice.
J'offre une grosse tuile sombre, sur laquelle je marque en doré
mon nom, mon adresse et un voeu qui se réalisera sûrement
puisque j'aide le temple à se construire. La femme qui
vend les tuiles me fait cadeau d'un biscuit: génoise fourrée
au marshmallow et enrobé de chocolat. C'est vraiment pas
bon, Bouddha cherche-t-il à m'éprouver? Je rentre
dans le premier magasin pour m'acheter à boire et tombe
sur une boisson encore pire à l'aloe vera avec des morceaux
de gelée d'aloe dedans....Je suis malaaaaade;-) Avant de
rentrer bosser, un petit tour au Coex, on est samedi, il y a foule,
une foule étonnante, bruyante, fatiguante dans ce complexe
ultra-moderne, pleins de boutiques de cadeaux en plastique et
en fourrure et de fast-foods. Mais j'y ai enfin trouvé
un pantalon à ma taille! Dimanche touristique toujours,
visite rapide d'un village où je tombe sur une cérémonie
chamanique, des prêtres hilares distribuent à boire
et à manger. Je bois un truc qui sent le radis noir au
lait un peu fermenté, c'est plutôt bon, apparement
de l'alcool de riz. Et une visite à la Tour de Séoul
qui offre une vue vertigineuse sur cette drôle de villes
au milieu des montagnes.
|
16
septembre : TRADITION |
La société coréenne prend
forme peu à peu sous mes yeux. Dans le cours de conversation,
j'avais demandé aux étudiants de travailler sur la
manière dont la société, les transports, le
travail pourraient changer dans le futur. Une de mes étudiantes
disait qu'avec la possibilité de travailler à la maison,
les femmes allaient enfin pouvoir travailler en élévant
les enfants et que le monde professionnel ne serait plus divisé
entre hommes et femmes. Réalité sociale qui fait que
les femmes arrêtent souvent de travailler à la naissance
de leurs enfants et qu'ensuite il est impossible pour elles de retrouver
un travail. Si on veut faire carrière ici, surtout ne pas
s'arrêter! Car ensuite, on rentre dans la catégorie
majoritaire des femmes à la maison. Un copain me disait qu'il
fallait qu'il gagne beaucoup d'argent pour permettre à sa
femme de ne pas s'ennuyer. Les hommes gagnent l'argent mais ce sont
les femmes qui le dépensent. Une mise en commun des biens
qui ne s'arrêtent pas au couple mais s'étend à
la famille. Au fils ainé d'aider ses frères et soeurs,
de payer leurs études si besoin, de veiller à ce qu'aucun
ne soit dans le besoin. Du coup, l'héritage ne se répartit
pas également au sein d'une fratrie. La moitié pour
l'ainé, le reste pour les autres..Et la famille paye pour
celui qui est à l'hôpital, qui fait ses études,
qui a besoin d'une voiture...Le poids des traditions m'impressionne
et j'essaye de comprendre ces paradoxes d'une société
moderne et traditionnelle à la fois. Derrière une
grande tour de verre, un ancien palais de bois, derrière
une étudiante trop fardée, en décolleté
et mini jupe, une sage étudiante qui vit chez ses parents. |
13
septembre: IROUMI MOYEYO? |
Premier cours de coréen, 16 profs en
chaussettes dans un salon s'essaient à une conversation limitée.
Après avoir dit 7 fois à mon voisin qui je suis, d'où
je viens, et que je suis bien contente de le connaître, l'intêret
de l'échange est contestable. Mais rigolo de répéter
très scolairement en ouvrant bien la bouche toutes les voyelles
et les consonnes, d'entendre tous ces accents (français,
tanzaniene, tchèque, égyptien...) s'essayer au coréen
et d'apprendre que moule kogi c'est la viande d'eau donc
le poisson. Et redécouvrir le plaisir d'apprendre à
lire: je me remets à déchiffrer le moindre panneau
ou la plus petite enseigne, très heureuse de ces nouveaux
savoirs. Je trouve progressivement mon rythme de vie. On intègre
rapidement un nouvel environnement. Rentrer dans un magasin ou commander
au resto n'est plus insurmontable. Je découvre surtout que
la plupart des français ou des étrangers qui sont
ici ne parlent pas corén. Ils se débrouillent avec
quelques mots et des techniques de survie basique. Mais le coréen
n'est pas une langue qu'on peut apprendre sur le tas. Trop différente,
trop difficile. Du coup, mon cours de linguistique cognitive prend
une autre dimension: mon prototype de nouille n'est pas le même
que le leur. Et à travers ma langue et la leur, ce sont des
mondes différentes qui s'expriment. Soirée avec un
français, un québécois et un américain,
les rencontres internationales sont les mêmes partouts, ce
sont juste les décors qui changent. Ici, c'est autour d'un
barbecue, bulkogi, que ça se passe. La viande cuit
au milieu de la table, chargée sous les panchan dont je me
régale, laissant le kogi à ses amateurs. J'ai bu un
truc alcoolisé pas mauvais mais un demi litre de bière
dessus le fait tourner, petit proverbe: alcool coréen, mauvais
le lendemain matin! |
12
septembre:TOURISTE |
Jogging matinal le long du fleuve, il n'est
pas encore 8 heures et il y a déjà foule. Le temps
de sommeil moyen d'un coréen reste pour moi un vrai mystère.
Les rives du fleuves sont bien aménagées: pistes cyclables,
piétionnes, abris pour la pluie, terrain de basket, de rollers,
etc...Beaucoup de vélos, quelques coureurs, une famille s'entraine,
la mère à la corde à sauter, le père
en rollers, la fille au ballon. Dans un coin, une véritable
salle de muscu en pleine air, une vieille dame travaille ses abdos.
Malgré la température déjà élévée,
les femmes sont en général très couverte: jogging,
Kway et les inévitables visières et gants blancs.
Peut-être contre la pollution: ce gigantesque terrain de sport
qui s'étire sur des kilomètres est bordé...d'une
voie rapide bien fréquentée. Un coureur me fait coucou,
mort de rire, je ne sais pas si a)je le connais, b)c'est rigolo
de voir une grande fille en débardeur qui court au milieu
des petites femmes en blouson, c)c'est la salutation traditionnelle
des joggers coréens. Après un croissant du dimanche
qui sent la tarte aux pommes(!) direction le centre ville. Je pensais
faire une petite balade mais devant les fortes pluies qui reprennent
j'abandonne et vais visiter Gyeongbokgung, le plus grand et beau
palais de Séoul. Une véritable ville chosonne (aucun
rapport avec les souliers, j'essaie de créer un adjectif
pour Choson, la dynastie qui a régné de 1392 à
1910) qui rappelle la splendeur passée d'une cour qui rassemblait
800 batiments au seul usage du roi et de la famille royale. Concubines,
eunuques, reine, serviteurs, femmes de cour, brrrrrr, une terrible
fourmilière dont les règles devaient être assez
terribles. Aujourd'hui, il ne reste de la splendeur passée
que les édifices, magnifiques, et la garde, assez folklo,
on se croirait chez la Queen Mother. Bientôt les photos en
ligne...J'ai pour la première fois retrouvé des touristes
puisqu'après une vraie visite guidée, je suis passée
à Insadong, repère d'étrangers le Lonely à
la main, mais rue bien animée où l'on trouve pleins
de petits magasins traditionnels. Des pinceaux gros comme des queues
de poneys à la porcelaine de luxe, en passant par des trucs
en tissus brodés, il y a tout pour faire le bonheur de l'acheteur
de cadeaux. Hé hé hé, je vais offrir des trucs
terribles à Noël prochain.... |
11
septembre: LINGUISTIQUE |
Mon weekend commence le jeudi midi, mais pour
l'instant trop de travail pour en profiter pour explorer le pays.
Manque de compagnons de route aussi. Premier rendez-vous des profs
étrangers qui veulent se mettre au coréen et me voici
enrôlée pour un cours bi-hebdomadaire, offert par l'Université.
Du coup, nous n'aurons en principe pas droit au prestigieux repas
offert annuellement par le président. Deux cours, un le lundi
et un le mercredi pour disposer d'un Survival Korean Kit. Heureuse
de prendre enfin des cours, j'appréhende un peu le public
de linguistes qui m'entoure: je les connais moi ces énergumènes,
plus pressés de s'interroger sur les mécanismes agglutinants
des langues asiatiques que d'apprendre "je veux un bibimbap
sans viande s'il vous plait!" ;-). Enfin, je suis peut-être
pessimiste...Pas de potentiels compagnons de route pour découvrir
la Corée non plus, les profs sont assez agés et en
famille, pas le genre backpacker. Mais un barbecue dans
15 jours pour Chusok dont je vous parlerai bientôt sera peut-être
l'occasion de revoir mes considérations! |
9
septembre : CHANG-AOUA |
Quelques jours sans nouvelle, il faut croire
que la routine est en train de rentrer. Quelques jours pour expérimenter
une journée de pluie à Séoul, valse des parapluies
mais l'air en est rafraichi. Expérimenter une petite fatigue
aussi, une envie de mousse au chocolat...Enfin réussi à
déjouer le complot coréanopostal, grâce à
l'assistant 2 de la première assistante, je suis allée
du gardien à la poste, de la poste au bureau du courrier,
etc. mais on a enfin trouvé l'endroit où l'on cache
mes missives. Quel bonheur de découvir que La Redoute, l'Express
et mes autres fidèles épistoliers me suivent jusqu'ici.
Petit rectificatif, les militaires aperçus sur le campus
n'était pas en train de faire leur service mais un retour
provisoire sous les drapeaux, grâce à un nouvel informateur,
vous trouverez donc une nouvelle entrée dans mon glossaire
à la lettre M comme militaire.
Sinon, j'ai découvert mon nom coréen, ici, je suis
Mali Chang Gaoua, mauvaise lecture ou prononciation différente,
je ne sais pas mais j'adooooore! Mali Chang Gaoua, l'espionne venue
de là-bas! |
6
septembre : |
Encore quelques découvertes culinaires:
le poisson grillé qu'on trempe dans une sauce au soja délicieuse
et les gateaux de riz, des hoteoks (nom à vérifier...).
Le premier m'a montré qu'il y a encore pire que les nouilles
du kongkusu à attraper avec des baguettes. Le poisson est
servi non coupé, donc il faut s'arranger pour le déchiqueter
avec les baguettes et ensuite se battre avec de très petits
morceaux qui s'écrasent entre les baguettes en ne laissant
que...l'arrête! Pour les seconds, c'est plus rigolo, ce sont
de petits gateaux de riz de toutes les couleurs, fourrés
avec un truc bizarrre, entre la crème de marron et la pâte
de coing, ça ressemble aux Every flavour Beans d'Harry Potter
et j'ai déjà repéré ceux à la
crotte de nez. Meuh non, c'est très bon, c'est juste qu'on
ne sait pas ce qu'on mange...Croisé ce soir dans l'université
toute une troupe de militaires, pas très au carré,
chevux longs, fumant des cigarettes, apparement des garçons
en service, on leur remettait paquetages et équipement. Ici
le service dure 3 ans et certains de mes étudiants reviennent
à leurs études après ces trois années
de coupure. Dur.... |
5
septembre: SYLVESTRE |
Premier jogging dans Séoul, je pars
vaguement en direction du vert de la carte, pour trouver un endroit
calme et pas trop pollué pour courir et je me retrouve...dans
la montagne! Une vraie montagne, à 500m de l'endroit où
je vis, avec ses petits chemins aménagés mais qui
grimpent dur, des oiseaux qui chantent dans les arbres et un calme
sylvestre. Le jogging se transforme en ballade, ça monte
et descend trop raide pour espérer courir, petite rando bien
agréable avant la chaleur de la journée. Je rejoins
un campus où d'autres sportifs s'activent, beaucoup suréquipés,
avec visière et gants blancs. Le dimanche sportif est international,
la grande messe de ceux qui fuient les offices et services d'autres
églises plus spirituelles. Leçon à retenir,
à Séoul, vert sur la carte = montagne. On les trouve
partout, au milieu de la ville, préservées des habitations
qui s'entassent à leurs pieds. Leurs silhouettes massives
narguent les hauts immeubles. Chaleur d'un dimanche qui s'achève
dans la nuit bruyante, il est 21 h, le coiffeur est toujours ouvert. |
4
septembre: MAGASINAGE |
Aujourd'hui direction Dongdaemun. Autour de l'une
des portes préservées de la forteresse de Séoul,
des temples de la consommation: d'un coté, un immense quartier
de gros et de détails et de l'autre des centres commerciaux
ultra-modernes. Un enfer (ou paradis c'est selon) ouvert jours et
nuits. Je me lance dans le marché, longues allées
thématiques. Ici, un kilomètre de chaussures, là
un kilomètre de sous-vêtements. Les échoppes
sont serrées, minuscules, identiques. Derrière chacune,
un vendeur ou une famille. Les commerçants semblent vivre
sur leurs stands: on dort allongé par terre, on mange autour
d'un grand plateau, les hommes jouent aux cartes et à l'argent,
les femmes lisent des histoires aux enfants. Toute une vie dans
quelques mètres. Les prix sont bas, les stocks énormes,
les copies abondent, on trouve même des copies de trucs qui
n'existent pas: vive la mule Vuitton et la serviette de bain Chanel.
Mais impossible de trouver un pantalon suffisement long pour une
girafe et des chaussures de femme en 40 (260 taille coréenne).
Donc seul shopping coréen: des T-shirts et une couette, la
moins kitch possible mais y'a quand même des volants et un
truc genre bonne nuit écrit dessus, night sweet night. Je
rapporte aussi ma première photo
de chien (enfin osé demander) et une théorie
sur la contraception: je pense que les chemises de nuit coréennes
peuvent parfois permettre de limiter le taux de natalité. |
3
septembre: FRIDAYWHERE |
Preuve que si je veux bosser, il ne faut pas que je reste en salle
des profs. A ce propos, séparation complète des profs
français, réunis dans un bureau commun, et des profs
coréens qui ont leur bureau dans un autre batiment (celui où
est situé mon humble appart).
Défilé des profs avec lesquels il est bien sympathique
de papoter et défilé des élèves qui viennent
très timidement, très doucement demander à s'inscrire
dans nos cours. J'ai signé beaucoup de papiers sans la moindre
idée de ce qu'il y avait dessus...Quelques heures perdues à
maudire l'informatique, j'ai eu du mal à configurer ma machine
pour le réseau à partir du bureau. Mais ça y
est, le cyber cordon ombilical qui me relie à ma petite vie
électronique fonctionne partout. Sinon pour ceux qui s'intéressent
au climat, il fait chaud et trèèèès humide:
j'ai eu la mauvaise idée de me lâcher les cheveux et
avec l'humidité, on dirait le cousin Machin avec une permanente!
Petit cours du soir: "dul ayetchagimbap empeko" est du très
mauvais coréen qui permet d'avoir deux gimbap sans viande à
emporter. ("emporter" a été traduit gestuellement,
c'est pas dans le Lonely). Demain, j'espérimente le jogging
à Séoul.... |
2
septembre: IMMIGRANTE |
Premier cours de conversation, munie de mes
cassettes de dialogues et de mes exercices. Fatiguant de dessiner,
de mimer, d'expliquer les subtilités de cette langue qui
m'est si évidente! Déjeuner avec Super Una, un passage
à l'office du tourisme de Séoul, moderne et complet,
et direction le service de l'immigration. Moi qui croyait être
une émigrée, je me découvre immigrée,
voilà une bonne distinction pour le cours de langue. Impossible
de trouver le centre qui se trouve à 15 mn du métro.
Il fait chaude et humide, c'est l'heure de mon coup de barre post
jet-lag et quand enfin je déniche le petit batiment gris,
j'en ai déjà marre. Alors il faut prendre un ticket
selon ce qu'on est. Ici, on est soit "entreprise", soit
"toutes les nationalités", soit "chinois".
La moitié des bureaux sont réservés au pays
de l'autre côté de la mer. Du côté des
"autres nationalités", amusant mélange d'hommes
d'affaires très chics accompagnés de coréens,
de jeunes étudiants, de familles de tous horizons dans une
cohue de hall de gare. L'attente est longue, je me remémore
les plaintes de tous ceux qui ont besoin d'une carte de séjour
et me dis que j'ai de la chance. Ici, une salle au sous-sol permet
d'attendre en regardant la télé ou en mangeant. Un
compteur affiche les numéros au fur et à mesure. Donner
les papiers prend 5 mn et il faut revenir dans 10 jours, j'avais
pourtant fait une demande de visa à l'ambassade à
Paris...Je découvrirai plus tard que les étrangers
déjà en Corée qui veulent travailler doivent
faire la demande "de l'extérieur", donc en général,
aller faire un tour au japon ou en Chine! Diner à ma cantine
préférée, j'ai emporté un menu la dernière
fois et je l'ai fait traduire, donc je vais pouvoir tout tester;
la serveuse rigole en voyant mon menu tout traduit des mentions
"veggie", "très pimenté", "vérif
viande", "à essayer", mais m'apporte un bouillon
avec des gnochis et comme d'hab c'est bon et pas cher! J'affine
mes observations: les filles mangent en mettant les nouilles dans
la cuillère avec les baguettes alors que les hommes mettent
le nez dans le bol et font sluuuuuuurp très fort! |
1
septembre: UNIVERSITE |
Rencontre avec les derniers étudiants
que je n'avais pas encore vus: quatre étudiantes de quatrième
année. Demain, ce sera le début des vrais cours. Tatatin...Encore
quelques formalité pour moi, signature de contrat, carte
de séjour à aller chercher...Des assistants sont à
notre disposition pour donner un coup de main pour toutes ces formalités
car c'est impossible pour qui ne parle pas coréen. Mes préférés
sont les assistants des assistants, qui sous-traitent bénévolement
quelques taches, comme aposer un cachet en bas d'un papier, aller
chercher des cafés, etc. En traversant le campus ce soir,
beauté du sport et des arts. Il est 19h, un groupe danse
et joue des tambours, c'est très beau et résonne dans
toute l'esplanade. Les mouvements sont lents, appliqués,
parfaitement coordonnés. Plus loin, un autre groupe travaille
une chorégraphie, je ne sais pas très bien si ce sont
des danses folkloriques ou de l'aérobic...Enfin, magistral,
un dernier groupe d'étudiants cérémonieusement
vêtus de leurs habits sombres d'art martiaux traversent. Le
soir va bientôt se coucher. Soirée tranquille à
bosser avec des tokpogis en take away, ces "saucisses blanches
qui flottent dans de la sauce rouge dans la rue" (description
qui a beaucoup plus à Jungyeon qui m'a donné le feu
vert pour les manger "pas très sain mais rigolo").Jungyeon
est définitivement nommée Ange Gardien Officiel, elle
assure la hot line et les body guards à distance en la personne
des efficaces soeurs Jin et Una :D. Jet lag définitivement
out! The winner is...me! |
AOUT
|
31
août: INTEGRATION |
Première rencontre avec mon "cours de conversation",
ce qui signifie en réalité cours d'expression orale.
J'avais secrètement rêvé d'un cours à la
Nadine de Rotschild avec des conseils sur les sujets à aborder,
comment tenir sa tasse thé en évoquant la politique,
etc...Tant pis!Déjeuner à ma cantine préférée
et premier bibimbap: je fais tout bien comme il faut, je prend ma
timbale en métal, mes couverts dans la table, je mélange
tout dans le grand bol et voilà. Encore 3000 wons pour soupe,
pleins de kimchis et un bibimbap veggie, découverte de la gastronomie
coréenne pour 2 euros par jour...Sinon, je me mets à
l'animation coréenne: http://www.albinoblacksheep.com/flash/ddautta.php.
A ne pas manquer, c'est super!Puis premier voyage dans le vrai Séoul,
vers City Hall. Enormes buildings et avenues à 6 voies intraversables
pour des piétons. Trop tard pour visiter le palais, il faudra
que je revienne. Rapide passage dans les galeries souterraines, un
voyage façon Montréal dans un dédale de boutiques
enterrés, on y trouve des bouquets de chaussons, des gros bocaux
de ginseng, des poteries. Rendez-vous dans le chicissime Westin Chosun
Hotel ( noté dans un coin de ma tête qu'on peut y trouver
des baguettes et des croissants au sous-sol) pour une bière
avec Jin et sa soeur Una . Après avoir testé 3 bières
coréennes (Obi, Kaaass et surtout Haït, la meilleure à
mon avis), on part dans le Séoul des jeunes à la mode.
Body Shop, l'Occitane, Starbuck Café, rien de très coréen
mais c'est illuminé comme en plein jour, ouvert très
tard et empli d'un foule qui fait tourner la tête. La mission
est de me trouver un téléphone portable indispensable
à Séoul. Plus difficile que prévu puisque pour
des étrangers, les compagnies préfèrent offrir
des téléphones prépayés mais surtout pour
limiter le monopole des grosses compagnies, le gouvernement leur a
interdit de donner de nouveaux numéros avant fin septembre
pour favoriser les petites compagnies (en voilà une idée
qu'elle est bonne! Ne pourrait-on pas l'adopter en France en interdisant
la parution des publications du monopole Lagardère pendant
un mois pour que les gens découvrent d'autres types d'information?).
Finalement, j'hérite d'un téléphone d'occas (négocié
habilement par Super Una), d'un bijou pour téléphone
offert et choisi par Super Jin et d'une réserve de communication
que je peux remplir comme je veux. En bonus, le droit de choisir les
4 derniers chiffres du numéro et le café pendant la
rédaction du contrat.Ensuite, superbe dîner traditionnel
dans le salon particulier d'une magnifique maison en bois. J'attends
les photos prises par Una pour en faire un topo dans la rubrique gastronomie!
Après plus de 20 plats tous plus frais et sublimes les uns
que les autres, thés médicinaux dans un salon de thé
et retour en taxi limousine noir. Pas d'insomnie en rentrant: je m'écroule! |
30
août: DECOUVERTE |
Miracle de l'informatique, téléphoner en France par
Internet, gratuitement et aussi longtemps qu'on le souhaite: le monde
est tout petit pour tous ceux qui s'aiment...et qui sont équipés
en nouvelles technologies! Présentation au département
de français à 10h, où j'apprends que j'ai un
cours...à 11! Heureusement, ici, un premier cours consiste
surtout à se présenter "Bonjour", à
dire ce qu'on va faire "Voici le programme"! Mon premier
cours en Corée:25 mn. Resto (italien!!) avec les collègues,
la Coréen vue par des français souvent mariés
à des coréens. Je profite des expériences et
des savois. Par exemple, le truc bizarre dans mon salon est bien un
humidificateur d'air et non pas un rice cooker! Le soir, essai linguistique
solitaire: au resto, quand on dit kongkusu yuseo
on apporte un saladier énooooorme rempli d'une soupe glaçée
au soja avec des glaçons, du concombre et des nouilles, tout
veggie! Et mon premier kimchi. On m'indique où sont planqués
DANS la table cuillères et baguettes. Je suis toute fière
de mes nouvelles capacités linguistiques lorsqu'en regardant
de plus près mon plat, je sens qu'une nouvelle épreuve
m'attend: comment manger des nouilles d'1m dans une soupe gluante
avec des baguettes ultra-fines en métal qui glisse?Attention,
épisode dramatique: sueurs froides, il parait qu'on a le droit
de faire blurps en mangeant mais sinon? Quelques coups d'oeils à
gauche et à droite m'apprennent qu'on est censé mettre
les nouilles dans la cuillère avant de les manger... On a aussi
le droit de se servir du thé (ou de la tisane) brulante dans
une timbale en métal à partir d'une fontaine en libre
service. Quelques blurps plus loin, j'en ai pas trop mis partout et
j'abandonne, non pas faute de dextérité mais par manque
d'appétit. Ca y est, j''ai une cantine (et une salle de bain
réparée, rien à voir, mais tout aussi réjouissant).
Leçon de la journée: à 3000 wons le diner trop
copieux soit 2 euros, j'arrête de cuisiner! |
29
août: PLENITUDE |
Dimanche tardif mais optimiste. Direction Ingwansan et premier objectif:
prendre le métro. Réussi à acheter un ticket
(ouf!) mais impossible de savoir quelle ligne va dans quel sens et
il me semble bien que tous les trains qui passent sur le bon quai
ne vont pas là où je veux aller. Finalement, je me retrouve
dans le bon convoi et j'arrive même à réussir
mon changement pour arriver là où je voulais aller.
Sublime ballade dans les temples d'Ingwansan à partager ici.
Retour sans peine dans mon quartier, maintenant familier. Toute contente,
je révise mes voyelles coréennes et je progresse sur
les consonnes. Nouvelle nuit blanche jusqu'à 4h. |
28
août: REGRESSION |
Jet lag toujours et totale régression, se retrouver enfant,
ne sachant ni dire ni lire, ni écrire. J'ose une ballade à
pied, pas loin et j'erre comme une âme en peine dans un supermarché
hostile: des animateurs hurlent, impossible de trouver des produits
connus. Salle de bain inondée et nuit blanche jusqu'à
4h du mat'. Allez, ça va aller! |
27
août: JET-LAG |
Arrivée après un long vol de heures, encore allongée
par 2 heures d'attente à Franckfort. Beurk, pas bon le jet
lag, ça vous colle à l'estomac, ça vous tape
sur la tête. Récupéré les 40 kg de bagages
(valeur marchande non facturée par la gentille hotesse: plus
de 1000 euros!) et premier contact avec Séoul. Iles sombres,
marais roses et mer grise autour de l'aéroport, les montagnes
noires en contrepoint, puis Séoul, énorme et animé.
Un petit tour de l'université et du quartier avant de s'effondrer
dans un lit.. |
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